Je comprend le désarroi de saxofixe. Je sais pas s'il est au collège ou quoi, mais je sais que moi au collège j'aurais galéré. Mais s'il réçoit de l'aide, il a intérêt à éblouir (ou sinon en lui casse la gueule
).
Aller, je continue sur ma lancé, parce que j'ai bâclé la partie "évolution du texte". Moi, j'aurais mis la ligne rouge deux vers au dessus :
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ;
On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement
En voiture publique à quelque endroit charmant,
En riant aux éclats de l'auberge et du gîte ;
Le regard d'une femme en passant vous agite ;
On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !
On écoute le chant des oiseaux dans les bois
Pour moi, ça c'est la première partie du texte. Un décor enchanteur, un champ lexical très coloré. C'est l'adolescence. On remarque alors que le texte passe très rapidement sur la petite enfance et l'enfance. "On vit, on parle", pour moi c'est la naissance et les première paroles. Puis on grandit rapidement, on devient mature ("on lit Virgile et Dante") et on s'attarde plus longuement sur l'adolescence. Le seujet principal est alors l'insouciance, l'amour. Cinq vers y sont consacré ! C'est énorme pour une période qu'on pourrait classé entre 14 ans et 20 ans.
Le matin, on s'éveille, et toute une famille
Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille !
On déjeune en lisant son journal. Tout le jour
On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;
La vie arrive avec ses passions troublées ;
On jette sa parole aux sombres assemblées ;
Et puis paf ! Deuxième accélération. L'auteur parlait d'un jeune homme en fleur. Là, il parle d'un père de famille entouré de ses enfants. Là encore l'explication est simple. Plus on grandit, plus la vie semble s'écouler rapidement. L'auteur ne parle même pas de la période où la femme est enceinte (un texte écrit pas un homme pour les hommes peut être. Une femme aurait accordé de l'importance à cette période), où elle accouche, où les parents (la mère ? Rappelons l'époque) s'occupe des jeunes enfants. Tout cela passe tellement rapidement et sans s'en rendre compte on a fondé une famille.
Les idées abordées s'étoffent. Il ne s'agit plus simplement de l'amour qu'a un jeune homme pour une jeune fille. Il s'agit de l'amour d'un père de famille, mais aussi de ses angoissent face à l'avenir ("On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;"). L'insoucience du début semble être déjà partie assez loin. Et puis l'auteur parle de passions troublées, comme les épreuves que doivent subir un couple (Le couple s'aime t'il encore ? Le père a t-il des vues sur une autre femme ?).
Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend,
On se sent faible et fort, on est petit et grand ;
On est flot dans la foule, âme dans la tempête ;
Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ;
On arrive, on recule, on lutte avec effort... --
Et là, ça s'accélère encore. On est entraîné dans une spirale. On cherche à planifier l'avenir, mais le destin pose régulièrement des barrières. On se rend compte que le temps, qu'on avait étant jeune, commence réellement à nous manquer pour aller au bout de nos projets. Il n'y a plus du tout d'insoucscience, et l'espoir commence à manquer. Cette dizaine de vers est ainsi consacrée à une période qui s'étendrait de 20 à 60 ans, marquant encore plus la manière dont tout s'accélère. Alors qu'au départ on avait une image fixe, facile à avoir en tête (le jeune homme se balladant avec une jeune fille), cette image se brouille de plus en plus tant les idées s'enchaînent (on passe ensuite à un père entouré de sa famille, puis au travail, puis à un enterrement, une fête. Cela évoque les mariages, les naissances. Le personnage est déjà sûrement grand père ...)
On remarque que malgré le fatalisme du texte, l'auteur n'a pas cherché à expliquer que la vie c'est tout blanc ou tout noir. C'est juste une nuance de gris, même si certaines périodes ou journées sont plus blanches ou plus noires ("on est en deuil, on est en fête", l'effet est accentué par la juxtapositions d'idées opposées). Les moments de bonheur succèdent aux moments de malheurs. Le texte devient de plus en plus flou, chacun pouvant y voir ce qu'il ressent ("On arrive, on recule, on lutte avec effort... " L'auteur parle t'il ici de l'amour, du travail, d'autre chose ? Chacun se fait son opinion).
Puis, le vaste et profond silence de la mort !
Puis c'est la mort, nette et sans équivoque. Le texte redevient tout à coup très concret. Du point de vue de la personne qui meurt, elle marque la fin de la vie. Et comme l'auteur ne fait pas allusion à une suite, une vie après la mort, mais évoque à la place un grand vide, on suppose qu'il n'était pas croyant. Du point de vue de l'entourage, la mort est aussi quelque chose de très brusque. Même lorsqu'on s'attend à ce que quelqu'un de proche meurt, l'apprendre sera toujours quelque chose qu'on ne pourra pas totalement encaissé.
Ainsi, si le mort n'est rien de plus que la fin de la vie, le thème de ce texte étant la vie, il est logique que celui-ci se clôture avec la mort.
Après ça, il est intéressant de se demander si ce texte est encore d'actualité. La jeune génération est-elle insouciante ? La génération de nos pères n'a t'elle pas plus profité de leur vie et de leur retraite que nous ne le ferons ? C'est le moment de lancer un conflit de génération, et d'envoyer des boulettes de papier sur le prof en lui rappelant que ce sera vous qui lui payerez sa retraite de fonctionnaire fainéant !
[ Dernière modification par Superarcanis le 14 avr 2011 à 14h40 ]