Gary Gygax, portrait de l'un des fondateurs du jeux de rôle
Ernest Gary Gygax, co-inventeur du célèbre jeu Donjons et Dragons, nous a quitté mardi, à l’âge de 69 ans. Rendons hommage à cet homme des plus influents sur la culture Fantasy en revenant sur sa vie.
Né le 27 juillet 1938 à Chicago, c’est sa mère qui, lui apprenant très tôt à jouer aux cartes et aux échecs, forgera chez lui une passion pour les jeux qui ne l’a jamais quitté. Son père, suisse d’origine, lui insuffle de son côté son intérêt pour la Fantasy et la Science-fiction, au travers d’auteurs comme L. Sprague de Camp, Jack Vance ou Robert E. Howard. Il n’a cependant jamais vraiment apprécié Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, bien que les liens et la renommée mutuelle qu’ils en ont tirée soient forts.
Alors qu'il est âgé de huit ans, la famille déménage près de Milwaukee, dans le Wisconsin, où il commence à inventer ses propres jeux, inspiré par les fameuses cartes en grilles hexagonales de Avalon Hill, inventant ses propres règles, dessinant des petits modèles de soldats en plastique. C’est aussi à ce moment qu’il commence à se servir de dés polyédriques, qui deviendront par la suite caractéristiques du jeu de rôle.
Plus tard, il quitte l’école, y revient à l’Université d’Anthropologie de Chicago, mais travaille en tant que vendeur d’assurances durant les années 1960. C’est aussi durant cette période qu’il crée avec Jeff Perren son premier wargame qui influencera durablement les jeux de rôle : Chainmail et qui le mènera à organiser dans le sous-sol de sa maison un petit tournoi, tel un ancêtre de la GenCon rassemblant aujourd’hui des dizaines de milliers de fans.
Mais surtout, au début de l’année 1967, il rencontre David Arneson avec qui il devait concevoir la première version du mythique Donjons et Dragons en 1974. Dans le même temps, il fonde avec Don Kaye la société Tactical Studies Rules, la TSR, qu’il quitte en 1985 pour se lancer dans la création de jeux et de romans de fantasy, et d’autres jeux de rôles basés sur Alexandre le Grand, la guerre civile anglaise, des échecs tridimensionnels... qui ne remporteront jamais autant de succès que D&D.
Mais il est toujours resté une personnalité appréciée du grand public, jouant souvent les troubles fêtes sur les plateaux télé en prenant l’apparence des invités (on se souviendra de son « rôle » dans Futurama).
Le magazine SFX l’a classé 37ème personne la plus importante de la science-fiction, Sync l’a élu n°1 dans la liste des 50 plus grands nerds de toute l’histoire.
La maladie a eu raison de lui le 4 mars 2008, laissant derrière lui sa seconde femme et ses six enfants, ainsi que la grande famille des roleplayers dont il fut l’un des pères.
R.I.P GARY GYGAX