Pourquoi analyser le
Black Lotus? Pourquoi analyser une carte dont on connait presque tous les (re)coins qui d'ailleurs changent légèrement suivant qu'elle soit éditée lors de la
Limited Alpha ou la
Limited Bêta et
Unlimited? Allez, autant vous l'avouer tout de suite: il y a une part de prestige personnel dans cette démarche. Oui, mais pas que...
Prestige personnel certes, mais soumis à la dure loi des commentaires. Car le retour de baton sera forcément là. Vous ne pouvez analyser la carte la plus connue du jeu impunément. Que vous soyez un habitué ou non aux analyses ne change rien. Aucun écart ne sera permis, mais qu'importe, je n'attends aucun traitement de faveur.
De plus, je m'autorise cette analyse car il me semble que la précedente, bien que globalement de bonne facture, ne remplit plus les standards actuels, dont notamment l'abscence de decks qui fut la norme un lapse de temps dans la rubrique. Et ce manque me parait réellement préjudiciable pour une telle carte, embassadrice même du seul format où elle peut être utilisée. Néanmoins, je tiens à remercier les analyseurs
Sheep et
Bubul de m'avoir précédé dans cette entreprise.
Ne soyez donc pas surpris de trouver dans cette analyse une partie métagame assez fouillée, qu'il soit ancien ou actuel. Mais cette analyse ne se contentera pas de cela, bien entendu. Il sera notamment de la partie des informations reliées aux « extras » particulièrement pertinentes dans le cas de la carte analysée aujourd'hui. D'ailleurs, je précise de suite que le sigle
BL utilisé dans cette analyse fait référence à cette carte. On est jamais trop prudent...
La carte de tous les superlatifs?
La carte dans les moindres détails |
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Les acolytes du Black Lotus
La vitrine du T1 - Vintage
Les annexes |
Le
Black Lotus. Oui ce nom en fait frémir plus d'un. Il renvoye en effet une image quasi-fantasmagorique pour la plupart d'entre nous, commun des mortels, qui n'avons pas eu la chance de jouer cette carte. Mais avant de passer à l'aspect technique, quelques questions se doivent d'être élucidées...
Ceci est une question loin d'être anodine. Une telle carte, au sommet de chaîne alimentaire peut nous paraître la carte de
tous les superlatifs. Prenons le rôle de « mythbusters » et faisons un tour des qualificatifs souvents utilisés pour décrire le
Black Lotus.
La carte la plus chère?
Le
Black Lotus est indéniablement la carte de
Magic la plus chère... ou pas en fait. De nombreux paramètres sont à prendre en compte avant de pouvoir affirmer que le
BL est belle et bien la plus chère.
Faisons un petit historique de la côte habituelle d'un
BL. Les prix indiqués ici sont des prix « à la louche » pour un
BL Bêta en bon état (NM/good). Il faut savoir qu'il y a encore quelques années, l'exemplaire ne représentait pas la petite fortune qu'il faut débourser pour l'obtenir de nos jours. En effet, le
BL, de part sa puissance que l'on soulignera plus tard a atteint une côte equivalent au 100 USD assez rapidement. Quand je dis assez rapidement, cela veut bien dire que je ne dispose pas la date et l'heure précise à laquelle le premier acheteur dégna sortir son bifton de 100 dollars pour un
BL, mais je l'évalue à la période fin 1994 - début 1995. Le
BL n'a de suite continué de s'apprécier à un rythme relativement constant pour atteindre une côte de 600~700 USD vers les années 1999-2000. C'est alors que l'on aperçut une stagnation durant plusieures années du prix...
Reculer pour mieux sauter... C'est en effet comme cela que l'on peut résumer cette période qui dura environ 3 années. En 2003, le
BL dépassait la barre des 1000 euros, puis des 2000 euros durant l'année 2004. Actuellement, La somme qu'il faut débourser pour se procurer un
BL Bêta en bon état environne les 3000 à 4000 euros.
Seulement, il faut savoir que Magic, surtout à ses débuts, n'était pas avare en « petits hics »... Et l'un des plus connus, qui aura fait quelques heureux est le fameux « Blue Hurricane » de l'édition Revised. Cette carte est tout simplement un simple Hurricane vert... sauf qu'il est bleu... WotC, se rendant compte de la légère méprise dans la marchandise, fit détruire les exemplaires passés entre ces mains (ainsi que quelques autres « missprints » en passant) avant la vente. Il n'empêche que quelques rares exemplaires (on estime qu'il en existe au plus une dizaine dans le monde) se sont vus être expédiées en Angleterre... Le prix de ces joyeuses erreures d'impressions sont évaluées à 6000 dollars. |
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Alors? je viens de faire écrouler le mythe de « la carte la plus chère »? En fait pas tout à fait... Car pour le
BL comme pour toutes choses en ce bas monde, tout est affaire d'état de la marchandise. La firme « officielle » s'occupant de mettre un barême de l'authenticité et de l'état de la carte étant la PSA (Professional Sports Authentificator) délivrant son rapport d'authentification sur la base d'un barême allant de 1 à 10... Et il existe encore quelques exemplaires de
BL ayant la note maximum 10 GEM MINT certifié par la PSA, comme cet exemple
ici. De telles cartes sont la proie de collectionneurs et donc cédées par mise aux enchères bien entendu. Les prix peuvent atteindre des chiffres bien supérieurs à ceux cités précédemment, de l'ordre de 20 000 dollars voir plus pour les
BL Alpha.
En conclusion, vous n'étiez donc nullement dans l'erreur. Le
Black Lotus est belle et bien la carte la plus chère du jeu
Magic l'Assemblée. Passons donc à la prochaine interrogation...
La carte la plus recherchée?
Comme toute marchandise, le
BL est sousmis à la dure loi de l'offre et de la demande. Il y a donc nécessairement un lien entre le prix de celui-ci et le fait qu'il soit si recherché. Il parait donc globalement parlant que le
BL soit bien la carte la plus recherchée au monde...
vis-à vis du nombre d'exemplaires existant.
Malheureusement, nous n'avons naturellement aucune information concrète sur le nombre de
BL ayant été édités, comme tout autre carte d'ailleurs. En effet, la politique de
WotC n'ayant pas changée d'un iota depuis 1993 sur ce point: on ne communique pas le nombre de cartes parues, si ce n'est un chiffre approximatif de parution d'une édition. On peut seulement supposer un nombre approximatif se basant sur un simple calcul statistique qui nous donne une petite idée de la quantité de
BL: environ 750 en
Alpha, 2200 en
Bêta et 9000 en
Unlimited. La somme nous donne donc un résultat brut d'environ 12000
BL. Prenons en considération une perte d'environ 5% des cartes lors des débuts de
Magic (taux choisi arbitrairement), il doit subsiter de ces temps anciens environ 11500
BL utilisables en tournois. Je précise que ce calcul approximatif est valable pour toute carte rare seulement éditée lors de ces trois éditions, comme par exemple l'
Ancestral Recall et bien d'autres...
Mais le regain d'intérêt de
BL, et donc l'augmentation de sa côte par la même occasion, est grandement liée au second souffle qui s'est levé sur format le Type 1, renommé
Vintage, à partir des années 2003-2004. Un petit résumé de l'évolution de ce format sera donné plus tard dans cette analyse.
La carte la plus symbolique?
Voici un point qui est plus difficile à évaluer... Encore que dans le cas présent la réponse est bien entendu
oui. Connaissez-vous une autre carte qui a donné une filiation directe à autant de cartes
Magic? Connaissez-vous une autre carte qui est été autant reprise en Funcard? (Ces points seront discutés plus tard dans cette analyse.) Connaissez-vous une autre carte qui a donné son nom à un magazine connu de tous?
Nul besoin de plus amples discussions pour que la seule conclusion légitime sur ce point apparaisse: le
Black Lotus est bien la carte la plus symbolique de
Magic: l'Assemblée. Une explication simple du symbôle qu'inspire cette carte est sans doute le fait qu'elle soit l'une des seules qui puissent vous donner la possibilité de finir la partie au tour 1.
La carte la plus déséquilibrée?
Le
BL fait bien partie de la liste de ce que l'on appelle couramment les « spoiler » de
Magic, les cartes qui « gâchent » le jeu si on traduit litteralement le sens de l'expression. En bref, le
BL est une carte terriblement déséquilibrée. Le créateur de
Magic,
Richard Garfield lui-même, n'est pas en reste sur ce constat lors d'une
interview donnée en 2009.
Magic has certainly exceeded my expectations in just about every way. I have very few regrets about the game. Mistakes were made, but decisions were made with the best information at the time. So I don't regret seeing ante go; it was fun while it lasted. I don't regret that we created snow-covered lands or that I made unbalanced cards like Black Lotus. I think we made pretty good decisions with the information we had.
- Richard Garfield
Traduction personnelle:
Magic a véritablement dépassé mes attentes dans tous les domaines. Je n'ai que peu de regrêts sur le jeu. Des erreurs ont été commises, seulement les décisions ont été prises avec les meilleures informations du moment. Je ne regrette pas la fin du mécanisme des mises car cela était amusant le lapse de temps qu'il dura. Je ne regrette pas d'avoir conçut les terrains enneigés ou d'avoir créé des cartes déséquilibrées comme le Black Lotus. Je pense que nous avons fais des assez bons choix compte tenu des informations dont nous disposions.
Seulement la question en suspend ici est de savoir si le
BL est
LA plus déséquilibrée des cartes. Et vous pouvez bien voir que Richard Gardfield nomme certes le
BL, mais comme un simple exemple. En fait, avant de pouvoir répondre a cette question, il est plus simple de se poser une question corrolaire à celle-ci...
Le Black Lotus, la meilleure carte?
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Il parait en effet assez logique que la meilleure carte du jeu soit de même considérée comme la plus déséquilibrée, non? Et bien entendu, nombre d'entres vous savent bien que le BL n'est dans la grande majorité pas considérée comme la meilleure carte du jeu, mais un autre de ses comparses venant de ces temps reculés... J'ai nommé l'Ancestral Recall.
Et oui, avoir la possibilité de piocher trois cartes pour un seul petit mana est, dans l'absolu, un effet plus puissant que d'ajouter trois manas pour rien, encore que ce point est toujours discutable... Mais là où la puissance du BL tend à décroitre avec le nombre de tours qui s'égrainent, l'Ancestral Recall sera toujours égal à lui-même, c'est-à dire un gain de Card Advantage énorme pour un petit mana... en d'autre mots, d'un CA quasi-indolore au niveau tempo: le rêve. |
Le passage des « mythbusters » dans cette première partie de l'analyse n'aura au final pas vraiment changé la donne de notre vision globale du
Black Lotus. Oui, le
BL est la carte certainement la plus recherchée compte tenu du nombre d'exemplaires existant, et est donc la plus chère; et le
Black Lotus est définitivement la carte la plus symbolique du jeu
Magic l'Assemblée. Seulement, non, le
Black Lotus n'est pas considérée comme la meilleure carte dans la majorité des cas, bien qu'elle soit particulièrement déséquilibrée. Mais le
BL n'est pas le seul dans ce cas...
La syntaxe originale
Passons maintenant au noyau dur de l'analyse et au fonctionnement du
Black Lotus. Imaginons que vous soyez un newbie ouvrant un booster de carte de l'édition
Alpha... Bon j'ai simplement supposé imaginer la scène hein
. Et vous ouvrez la rare suivante:
La première chose que l'on découvre lors de la lecture d'un
Black Lotus est la syntaxe particulièrement obsolète du texte explicatif de la carte. En fait, en imaginant un nouveau joueur ne connaissant rien des règles particulères et vocables usités lors des premiers pas de
Magic, la lecture du
BL devrait plus ressembler à ça...
Ah oui... assez perturbant pour la compréhension de la chose, vous en conviendrez
. Abordons point par point les éléments utiles à la compréhension de cette carte. Je n'aborde pas ici les points ne posant aucun problème, déjà indiqués en vert dans l'illustration précédente, à savoir son coût de lancement ainsi que l'effet de la capacité de la carte.
Première chose particulièrement perturbante, si on se cantonne seulement au texte explicatif, est la présence de l'effet avant les eventuels coût pour lancer cet effet. C'est en effet pour nous joueurs particulièrement troublant de lire un texte explicatif dans cet ordre.
Plus précisément, la lecture du type de permanent nous induit directement sur les éléments requis pour jouer la capacité indiquée sur le texte explicatif. Nous avons ici affaire à un
Mono Artifact. Ce terme désigne que toute capacité inscrite sur le texte explicatif implique au préalable l'engagement de l'artefact. Les
Mono Artifact étaient donc, dans la plupart des cas, utilisables une seule fois par tour, d'où l'ajout de ce terme « mono ». A contrario, il existait aussi des
Poly Artifact, dont la capacité ne requierait pas l'engagement, et étaitent donc libre de cette contrainte quand au nombre d'utilisations. Ces termes seront supprimés dès la
3eme Edition avec la création du célèbre symbole « T » légèrement incliné, puis enfin l'actuel
depuis 1995 qui a en fait été
légèrement restylisé lors du passage au nouveau design de la
Huitième édition.
Le deuxième élément pour jouer notre capacité, qui est d'ailleurs une capacité activée si vous avez suivi le fil, est ce vocable « discarded ». Historiquement, il existait deux vocables possibles contenant le mot « discard » dans
Magic et un seul subsiste dans les textes actuels: celui correspondant à la défausse. Seulement, à l'époque, la source d'où vient la carte est précisée: la main du joueur. La défausse se disait alors « discard from his or her hand ».
Le seul mot « discard » a ici une toute autre signification: celle de mettre un permanent que vous contrôlez de la zone « en jeu » à « cimetière ». C'est bien entendu ce que l'on appelle le sacrifice... qui existait déjà en fait
. Le
Lord of the Pit contenait déjà ce mot clé... seulement il était réservé alors aux créatures. Il aura fallu attendre la
4eme Edition pour enfin voir l'expression « sacrifice » associé aussi aux permanents non nécessairement créatures.
Faisons un petit point récapitulatif: nous avons donc un artefact que l'on qualifie couramment de « générique » car ne possèdant pas de sous-type, et est incolore. De plus, cet artefact possède une capacité activée qui requiert son engagement ainsi que le sacrifice du-dit artefact.
Ai-je fais le tour de la question? Ah, pas tout à fait. Il nous reste le dernier petit point soulevé par la notion d'interruption... Seulement cette notion est bien reliée cette fois-ci à l'effet du
Black Lotus.
Le fonctionnement technique du Black Lotus
Car la notion d'interruption évoquée dans le texte explicatif est directement liée à l'effet de notre bon vieux
Black Lotus. Abordons donc cet effet... que vous connaissez certes tous...
Ajoutez trois manas de la couleur de votre choix à votre réserve.
Effet de la capacité activée du BL, texte oracle.
Nous avons donc une capacité qui ajoute du mana à votre réserve. Dans les textes actuels, une telle capacité est dite « de mana » car elle ne cible aucun joueur et ajoute une quantité de mana à sa résolution. De telles capacités ont des paragraphes de règles spécifiques dans les règles actuelles. Vous pouvez les retrouver en détails
ici, seulement la principale chose à retenir est qu'une capacité de mana est lancée puis directement résolue, sans passer par la pile.
A l'époque des débuts de
Magic, il n'y avait pas pareilles spécificités pour une telle capacité. Seulement, elle possédait une « protection » similaire par la possibilité de la jouer en tant qu'interruption. L'interruption était un type d'effet rapide dont la finalité était d'interrompre, ou d'altérer un sort alors qu'il est dans la pile (bon d'accord, le système de pile n'existait pas, mais a été crée à la
6e édition lorsque l'interruption a disparu, mais je fais un petit raccourci). La spécificité de ce type d'effet est que leur résolution était plus rapide que l'éphémère. Il était donc impossible de répondre à une interruption par un éphémère. La dernière phrase du texte explicatif original du
BL n'était donc que le moyen de « sanctuariser » l'effet de la capacité, ce qui est dorénavant fait par l'intermédiaire de points de règles spécifiques déjà précisés auparavant
.
Le
Black Lotus, c'est donc un artefact gratuit à poser, possèdant une capacité activée de mana qui, moyennant l'engagement et le sacrifice, vous permet d'ajouter trois manas d'une couleur que vous chosissez. Au-delà du bénéfice énorme que vous donne cet effet, faisons d'abord un petit tour sur les differentes approches qui gêneront probablement l'utilisation de cet artefact.
Le casser?
Ceci est pour le joueur de
Magic un reflex quasi-conditionné. Oui, l'arto, c'est fragile, ça se fracasse, ça s'explose, ça croque sous la dent, ça...
enfin voilà, la liste de cartes disponibles pour se débarasser de tels permanents est très longue... Mais la capacité activée du
BL demandant le sacrifice de celui-ci, le propriétaire n'aura aucun scrupule à craker son artefact. Soit il ajoute trois manas dans sa réserve et le
BL est au cimetière... ou le
BL sera simplement au cimetière...
Ce constat est d'autant plus accablant depuis la dispartion de la
brûlure de mana qui faisait perdre un point de vie pour chaque mana vidé de sa réserve lors de la fin d'une phase à un joueur. Seulement, avouez que pour le contôleur du
BL, sacrifier dans le vide un tel artefact est de l'ordre de la dilapidation de ressources, et
mérite tout à fait une pendaison publique sans autre forme de procédé ... Ce constat implique de suite un premier enseignement particulièrement utile sur l'utilisation pratique du
BL:
il sera joué le tour où l'on décidera de le sacrifier dans nombres de cas. Il existera certes quelques exceptions, seulement cette règle est la première de toute lorsque votre main comporte ce petit artefact. Il y a, de plus, une notion de vouloir cacher le plus possible les solutions que notre deck nous offre. Montrer un
BL sans l'utiliser, c'est donner beaucoup trop d'informations à votre adversaire, particulièrement lors de vos premiers tours...
Le contrer?
Autant vous le dire de suite, un
BL, ça ne se contre pas. C'est comme ça, c'est une règle immuable. Bon, dans la théorie, ce n'est pas tout à fait cela, même si dans les faits...
Le
BL proposera à son contrôleur d'ajouter trois manas dans sa réserve,
pas plus, pas moins. Pourquoi s'enticher à contrer une telle carte plutôt que le sort bien plus dangeureux qui sera joué avec le mana fournit par la capacité du
BL. Sans compter que cela vous permettera de gagner en Card Advantage une carte si tout ce passe selon vos plans. Le seul cas où contrer un
BL pourrait être utile est celui où le sort lancé serait incontrable, et ainsi gagner un petit peu de temps. Seulement ce type de sorts ne sont que peu utilisés en Type 1 -
Vintage et en général tardivement dans la partie, où le
BL n'aura plus a priori un impact aussi fort qu'en début.
Limiter son efficacité?
Comme tout le monde sait, le
BL permet d'ajouter trois manas pour la plus modique des sommes de 0 mana. Une possibilité mathématique de diminuer son efficacité est de réduire l'écart entre le mana fournit et le mana demandé dans l'équation. En ce qui concerne la quantité sortante de mana, il n'est dans la pratique pas possible de l'altérer...
Ce qui n'est pas le cas pour l'autre paramètre de l'équation. Le mana demandé, pour parler dans des termes propres à
Magic le coût de lancement, peut être modifié par quelques cartes. Dans le cas du Type 1 -
Vintage, on pense particulièrement à la
Trinsphère ou l'
Aura de Silence.
NB: Il faut d'ailleurs noter que les artefacts coûtant 0 mana sont particulièrement appréciés de quelques casse artos, comme
Enginneered Explosives ou encore la
Shamane Gorille, surnommée la « mange-mox ». Bien entendu le
BL n'est pas une cible pour ce genre de sorts comme déjà expliqué auparavant.
Seulement, tous cela n'est rien comparé à ses némésis en personne...
Le nullifier?
La règle qui change tout
Le principal enseignement de la partie précédente de l'analyse est, qu'au fond, le
BL n'a que très peu de « contres » pour plusieurs raisons, mais surtout le coût de sacrifice pour lancer sa capacité activée. De suite, le mécanisme des casse-artos peut aller se rhabiller vite fait.
Mais d'un point de vue théorique, le
BL, ce n'est qu'une capacité utilisable une seule fois, qui donnera trois manas et basta. Oui, ce n'est « que » cela. Mais pour bien identifier en quoi l'utilisation des guillemets est de l'ordre du vitale pour la suite de mon existence sur ce site
, il faut de nouveau faire une petite interlude sur les règles les plus primordiales de
Magic. Et la
règle qui change tout est...
Un joueur ne peut en principe jouer qu'un seul terrain à chacun de ses tours. Cependant, certains effets continus peuvent augmenter ce nombre. Si de tels effets existent, le joueur doit annoncer quel effet il utilise, ou s'il applique cette règle générale, au moment où il joue chacun de ses terrains.
- Règle 305.2
Voilà un terrain pas tour, à moins que certains petits effets, par l'intermédiaire notamment d'un
Fastbond pour rester dans un environnement T1 (car il en existe maintenant plusieurs), vous ne pouvez mettre en jeu qu'un seul terrain par tour.
Or, le terrain standard ne peut vous procurer qu'un mana comme les terrains de base par exemple, mais aussi bon nombre de terrains non-basiques. Les terrains vous permettant d'ajouter plusieurs manas dans votre réserve ne la faisant pas gratuitement, comme la
City of Traitors, l'
Ancienne Tombe ou ayant certaines contraintes comme le célébrissime
Mishra's Workshop.
A la lecture de ces deux points essentiels sans lesquels
Magic ne serait plus vraiment
Magic, l'effet de la capacité du
BL prend de suite une toute autre dimension. Cette carte, à elle seule, vous permet de rajouter autant de mana que trois terrains « standards » sur un tour. En imaginant que vous l'ayez à disposition dans votre main de départ, avec un terrain « standard » à côté de lui, vous multipliez par quatre votre production sur ce tour. De plus, ce mana est généré sans apport de ressource... Si ce n'est le coût d'une carte du point de vue du
CA.
En effet, on dit souvent que le
BL est gratuit... A mettre en jeu certes, mais l'utilisation de celui-ci vous fait mettre directement une carte au cimetière. L'utilisation du
BL vous fait donc perdre une carte... Seulement le gain en
Tempo associé est tellement énorme que la pudeur nous incite à ne pas en vouloir plus...
Utilisé au deuxième tour, en considérant que vous contrôlez 2 terrains « standard », vous pouvez ajouter 5 manas à la place de communément seulement 2... Ce qui fait encore un taux multiplicateur de 2,5. Au troisième tour, le facteur multiplicateur est encore de 2. Bon je vais m'arrêter là, mais ce schéma simplissime est très utile pour déterminer la puissance du
BL. Le
Black Lotus est une carte qui pert de sa puissance au fil de l'avancé des tours. Utilisé au tour 1, c'est une véritable bombe, pour ne pas dire un viol des règles de base sur la production de mana. Utilisé au tour 5, son utilité sera bien moindre dans la généralité des cas.
Le constat précédent nous impose une autre question. Est-il possible que le
BL devienne une carte morte?
Arrive-t'il, concrètement, que l'on se dise: « m.... j'ai pioché le Black Lotus »? Et bien je dois vous avouer que oui, cela arrive... mais bien plus rarement que le simple constat, pour ne pas dire simpliste, donné auparavant ne pourrait le faire croire
.
Le
Black Lotus, au 10e tour est toujours autant un artefact pour 0 qu'au tour 1. Cela autorise nombres de petites intéractions dans ce format qui raffole de ce type de permanent, notamment gonfler une
Académie Tolariane, qui ne demande que cela, ou encore de le sacrifier sous
Tinker en cas de nécessité.
Le
Black Lotus peut servir même au tour 4,5 ou 6 pour poser virtuellement un
Timetwister gratuitement, et repiocher 7 cartes sans grêver votre apport de mana sur le tour où il est important de continuer de mettre la pression à l'adversaire. Dans une optique de milieu de partie, il peut aussi permettre de lancer une
Yawgmoth's Will encore gratuitement... et de récupérer notre petit
Black Lotus de façon tout aussi gratuite derrière... Ce qui vous permet tout de même de lancer le sort, et ensuite de bénéficier de trois manas supplémentaires pour limer votre cimetière... et prendre normalement une avance dont l'adversaire aura toutes les peines du monde à remonter...
Tout cela pour vous faire bien comprendre que le
BL peut parfois devenir un slot « mort », car il existe des situations où, même en T1 -
Vintage, l'ajout de 3 manas n'apporte pas grand chose...
Mais ce n'est que rarement le cas.
Donc trois manas de la couleur que vous choisissez, pour le coût modique d'une carte, sans aucun autre apport demandé et sans aucune contrainte d'utilisation,
c'est inédit, et je ne prends pas beaucoup de risques pour dire que cela le restera pour l'éternité. Seulement, le
BL, étant limité à un exemplaire par deck, la pioche a aussi de grandes chances d'être retardée en milieu, voir fin de partie. Et dans cette situation, l'apport de trois manas qui semble tellement énorme en début de partie, peut s'avérer moins avantageux qu'une autre possibilité que pourrait donner votre deck, voir même un slot mort dans quelques rares cas. Pour autant, cela représente-t'il un frein à son utilisation? Bien entendu que non! L'optimisation d'un jeu
Vintage passe obligatoirement par l'ajout de cet artefact, sans discussion... à moins que vous jouiez en «
unpowered », forcément...
Les cartes de membre du Black Lotus
Le
Black Lotus, carte hautement mythique s'il en est, possède des entrées à certains clubs de la « haute ». Bon, on pense de suite au célèbre
P9 ou encore
P10 pour certains, si on ajoute la
Librairy of Alexandria. En fait je n'ai même pas envie de donner la liste des cartes le constituant, tellement je l'ai vu dans des analyses...
Le P9, c'est un club hype... faut avouer, mais celui où on se retrouve en très petit comité, c'est le club des
« Jewelry », bijoux ou joyaux en français. Il est constitué des artefacts producteurs de mana d'un coût de lancement de 0 du P9, à savoir les
premiers Mox, ainsi que le
BL. Et puis là, au moins, il est le roi inconstesté de la soirée l'
Ancestral Recall n'ayant pas ses habitudes ici. D'ailleurs, le
BL est aussi surnommé le
« Jewel of Jewelry », le joyau des joyaux... Ca se passe de commentaires, non?
Bien sûr, lorsque le
BL se lasse quelque peu de ces soirées lui paraissant trop mondaines, le
club des cartes restraintes l'attend les bras ouverts... C'est plus qu'un habitué faisant partie de la
première vague du 26 janvier 1994, avec certains compères qui peuvent maintenant tendre à esquiser quelques sourires comme le
Dingus Egg ou l'
Orcish Oriflamme... Et oui le « metagame » n'était pas ce qu'il était: il y avait
Dingus Egg +
Armagueddon et beaucoup de jeux aggros...
Bon, ce genre de personnages ne sont pas toujours très présentables du point de vue du
BL, mais au moins on peut parler tranquillement avec des confrères dont une valise pleine de leurs exemplaires ne vaut même pas un des vôtres...
Enfin, le
BL fait aussi partie de la
liste des cartes qui ne seront jamais réeditées: la célèbre
« reserved list ». Bon, là curieusement, personne n'a osé en faire un club associé... bizarre. Il faut dire aussi que globalement, tout le monde se retrouve déjà dans les autres clubs existant... Et puis la présence du
BL dans cette liste n'étonne personne, au fond.
Les produits dérivés
Le
Black Lotus, au delà de la carte extrêmement puissante, c'est un étendard, au fond une marque de
Magic. Et une marque, ça s'entretient subtilement... en faisant des références régulièrement dans les éditions récentes. C'en est devenu une sorte de « copyright »: il est impossible d'apposer le nom de « Lotus » sans que son effet soit attacher au
Black Lotus.
Il est donc devenu malgré lui le géniteur d'un certain nombre de cartes comportant cette marque:
Lotus Vale,
Lotus Petal,
Blacker Lotus,
Lotus Blossom,
Lotus Guardian,
Gilded Lotus,
Mox Lotus,
Lotus Bloom,
Lotus Cobra dans l'ordre de leur parution. Vous pouvez remarquer, au passage que la référence au
BL n'a pas été ommise pour les deux sets funs:
Unglued et
Unhingued. Il faut rajouter à cela une carte qui sera passée au travers de cette règle tacite, mais qui pourtant est la plus proche du
BL:
Lion's Eye Diamond
Au final, que dire de cette filiation? Que
sa qualité très irrégulière est évidente: le
Lotus Blossom et
Lotus Guardian étant certainement légèrement la honte de la famille; bien loin du
Lion's eye Diamond ou du
Cobra Lotus qui se montrent particulièrement efficaces dans un environnement adapté.
Mais cette marque, le mythe du
BL fait nombre d'envieux...
notamment chez les fans du jeu, ce qui explique le nombre de FunCards qui ont été designées autour de ce célèbrissime artefact. Vous pouvez accéder
ici à celle sur le site MC. Je vous ai fait une petite sélection de celles qui me parraissent intéressantes, venant de MC ou d'ailleurs...
Enfin un exemple d'altération assez décalé...
Les fakes
Oh! le joli proxy!
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Voilà une autre forme de dérivé... ma foi moins plaisante. Parlons de suite des biens connus "proxies", des substitus de cartes que l'on ne possède pas, sans aucune intention de prétendre d'avoir l'originale. Il est d'ailleurs possible dans de nombreux tournois Vintage non officiels de jouer avec quelques proxies (en général 10 voir plus), et même d'utiliser un proxy si vous avez la preuve d'avoir en votre possession la vraie carte (utile si vous ne voulez pas user le carton de l'originale). Mais ce paragraphe se concentrera sur ce qui finalement est de la contrefaçon pure et simple, couramment appelée "les fakes".
Commençons par le commencement: Magic est un jeu de cartes. Ces cartes sont composées principalement de carton. Seulement, le succès grandissant du jeu a fait que certaines cartes ont obtenu une valeur faciale sans aucune mesure avec le prix des matières premières. La nature humaine étant ce qu'elle est, il n'est aucunement surprenant que certaines personnes mal-intentionées se précipitent sur cette aubaine. Le BL, étant la carte la plus cotée, est une cible de choix... tellement que maintenant, même s'il existe toujours le risque de se faire arnaquer en achetant un BL, je pense qu'il est moins élevés qu'il y a quelques années car les joueurs ont tout simplement appris à mieux détecter ces cartes frauduleuses. Il ne m'étonnerait pas que les victimes de ces faits délictieux soit maintenant des cartes moins chères, mais aussi dont les acheteurs potentiels sont moins au courant de ce genre de pratiques... |
Seulement,
il est bien heureusement impossible de reproduire une carte Magic à l'identique. Beaucoup de paramètres entrent en jeu: le carton (épaisseur, texture, transparence), l'encre dont le procédé de dépôt, et surtout la résistance à l'usure. D'ailleurs, un grand nombre de fakes sont des cartes NM (near mint, c'est-à dire avec des défauts mineurs). Vous pouvez retrouver
ici un très bon article sur ce sujet.
L'un des points abordés dans cet article est le procédé de dépôt de l'encre qui utilise des trames, observables à la loupe. A moins d'avoir les films originaux de conception de ces trames, le contrefaiseur n'aura qu'une manière unique pour reproduire la carte: le cycle scanner/imprimante. La trame des cartes
Magic étant grossière, il est aisé de reconnaitre que celles-ci ont été décallées en opérant de cette façon.
D'autres tests bien connus de certains joueurs sont explicités dans l'article présenté, notamment le fameux « bend test » qui consiste à voir la résistance de la carte à la pliure, le test de transparence à la luminosité, le test de l'épaisseur du carton qui est souvent differente, le test de l'éponge pour connaitre la résistance de l'encre qui est impécable pour une vraie carte...
La naissance du Type 1
La naissance du Type 1 coïncide avec son seul antagoniste de l'époque... tout simplement le Type 2. Le premier Type 2 de l'histoire était composé des blocs Ice Age(1996), Mirage(1997) et de la 5e Edition(1997). La stratégie de
Wizard est claire avec ce nouveau format de jeu à l'époque: permettre aux joueurs récents de pouvoir se battre à armes égales avec les plus anciens sans les cartes surpuissantes issues des premières éditions, dont leurs côtes atteignaient déjà de belles sommes. Bien sûr, ce mode de format, à rotation annuelle, a aussi été choisit pour des conceptions mercantiles, car demandant un roulement aux nouvelles parutions obligatoires pour pouvoir continuer de jouer dans ce format. Il est donc nullement surprenant que
Wizard décida de supporter massivement ce format, avec dès cette époque des "prize pool" non négligeables (de l'ordre du million de dollars le prize pool total pour un Pro Tour, si je me rappelle bien).
Bon nombre de joueurs de cette époque, même des « vieux de la vieille », se sont investis dans ce tout nouveau format... Seulement, une minorité continua avec l'« autre » format: le Type 1, dont
la particularité est qu'il fut globalement délaissé par Wizard tout au long de son histoire pour plusieures raisons. Le premier argument est bien entendu d'ordre économique, le Type 2 étant bien plus profitable. L'autre étant que
Magic était dans la période que je pourrais appeler de nivellement par le bas du niveau des cartes: les bilands non réédités en 4e Edition, Foudre en 5e Edition... Le P9 était alors perçu par la plupart des développeurs comme des erreurs énormes qu'il fallait cacher le plus possible.
Les premières années de ce Type 1 sont assez méconnues, et j'ai dû passer quelques heures de recherches pour trouver relativement peu de choses au final
. Le métagame de l'époque était encore pas mal orienté sur des jeux aggro ou aggro-control. Dans cette optique, il existait le jeu appelé
Monkey, May I?. La philosophie de ce deck
était assez simple (en fait comme tous les decks de cette époque): mettre une pression rapide sur l'adversaire avec des créatures comme
Kird Ape (le « Monkey » du nom du deck) ou le
Serendib Efreet, essayez de toujours avoir une avance de tempo et de CA grâce à des cartes comme
Ancestral Recall,
Time Walk ou
Timetwister. Le deck comportait bien entendu son playset de
Lightning bolt et quelques autres blasts pour soit casser les créatures adverses, soit finir le joueur. Les menaces adverses étaient gérées par des contres comme
Mana Drain, le bon vieux
Counterspell... qui correspondent à la partie « May I? » du nom du deck.
Mais
LE jeu à retenir de cette période est le deck appelé...
« The Deck ». Oui, tout simplement. Pourquoi ce nom? C'est relativement simple: il a cassé la bouche à tous les decks du format durant 3 années. Voici un petit listing... Bon je n'ai pas de réserve, mais vous ferez sans, bande d'enfants gâtés
.
Le mot d'ordre de ce jeu? c'est simple, vous le connaissez tous: c'est le CARD ADVANTAGE. Le genre de deck qu'Eveil adorerait avoir entre les mains je suis sûr... Quasi-toutes les cartes non-productrices de mana (les 5
Mox, le
Sol Ring et... ben le
Black Lotus si vous avez suivi la discussion depuis le début
) de ce jeu ont comme principe de gagner en card advantage sur son adversaire:
Library of Alexandria,
Ancestral Recall,
Braingeyser,
Disrupting Scepter... Le
Moat aussi en rendant les créatures non volantes de l'adversaire totalement inutiles... autant de cartes virtuellement mises à l'écart. Pour ceux qui n'auraient pas compris, le kill de ce deck est bien entendu le
Serra Angel.
Seulement, un deck ne peut pas reposer uniquement sur ce genre de cartes mais a aussi besoin de cartes « d'échange »:
Disenchant,
Swords to Plowshares,
Mana Drain,
Counterspell. Ce n'est certes pas très « sexy », mais c'est ce qui a permis à ce deck de tenir aussi longtemps, dans un métagame qui n'était pas réellement très changeant. Nous avons un autre ajout qui peut pimenter le tout avec aussi l'échange possible de points de vie avec le célébrissime
Mirror Universe: un classique du Type 1 de cette époque.
La révolution
|
Puis soudain tout s'est accéléré, ou je dirais même, le Type 1 à exploser. L'élément déclancheur? Des cartes venant d'un bloc qui surprit tout le monde... Vous le connaissez tous: le bloc Urza. Déjà la sortie de l'extension Exode laissait parraitre un vrai ovni pour les joueurs du Type 2, mais qui interessait grandement les joueurs de Type 1: L'Esprit dépasse la matière.
Seulement ces joueurs avaient beau racler les fonds de boîtes à chaussures pour sortir des cartes jusque-là non utilisées afin de payer le coût de lancement de cet enchantement dans un temps acceptable... pas simple. |
Mais la sortie du Stand Alone
Epopée d'Urza balaya tout ce qui paraissait impossible en une banalité affligeante. Oui, il est possible de pouvoir gagner au tour 1 sans être obligé de ressortir le deck 20
BL / 20
Channel / 20
Fireball. Quand on sait que l'
Académie Tolariane ne devait normalement produire que du mana incolore, avant qu'un concepteur revienne sur cette idée pour l'inclure dans le cycle des terrains légendaires qui produisent chacun un mana coloré... Le T1 -
Vintage aurait une tout autre allure aujourd'hui...
C'est ainsi qu'est né ce que l'on considère comme le meilleur deck type 1 qui est jamais existé... la première version du jeu Académie Tolariane en Type 1.
Que dire de ce deck, à part qu'un deck n'a jamais été aussi récursif que celui-ci...
Timetwister est restreinte? Pas grave, on ajoute 4
Windfall.
Braingeyser est restreinte? Ben on incorpore 4
Stroke of Genius, sachant que les 3
Prosperity vont aussi être au rendez-vous. Les artefacts classiques du Type 1 sont restreints, dont bien entendu le
Black Lotus? Pas grave, on met 4
Mana Vault et surtout 4
Mana Crypt, qui sont limite meilleures dans ce jeu qu'un
Mox. Non, vraiment,
Le type 1 est entré dans une nouvelle dimension.
Bien entendu le but de ce jeu est de faire piocher l'adversaire plus de cartes que ne possède sa bibliothèque avec un
Stroke of Genius ou
Braingeyser, stratégie très classique pour le format. Avant d'arriver à l'étape finale, avec tout le mana qu'il faut disposer pour lancer l'
Eclair létale, vous allez utiliser tous les moteurs de récursivité présents du deck. Poser une base de mana, reposant principalement sur les artos. Puis essayer de piocher (
Eclair,
Prospé,
BrainGeyser voir le must en début de partie l'
Ancestral Recall) la première
Académie. Elle se fait désirer?
Timetwister et autre
Windfall sont là ..
La première
Académie en jeu, vous vous sentez déjà mieux et l'engager tout de suite... pour lancer un nouveau piocheur... Car c'est là où réside la récursivité: je pioche, donc je vais avoir accès à des artos qui me donneront plus de mana que leur coût de lancement, j'aurai aussi la possibilité de piocher une nouvelle
Académie, et un autre piocheur etc... il est possible aussi de piocher le
Fastbond, pourquoi pas?
Enfin, la quantité de mana utilisée pour lancer le dermier
Eclair sera extrêment souvent obtenu grace à un véritable bijoux de récursivité de ce deck:
Hurkyl's Recall, ou comment remonter dans sa main ces artos producteurs de mana, pour les reposer en jeu immédiatement mais dégagés, cette fois.
Pour vous donner un petit aperçu, voici quelques scans d'une partie simulée avec le scan de la main de départ (j'ai 6 cartes car j'ai fait un mulligan). Le deuxième scan avec la pioche de l'ancestrall... qui vous donne gentiment le
Black Lotus... Vous le cracker tout de suite pour lancer le 1er
Stroke of Genius. Vous piochez notamment une
Academy que l'on joue tout naturellement. Le dernier scan, tour 2 n'est que l'apothéose: plus qu'à lancer le kill, sachant que j'ai déjà lancé une
Abeyance bien avant dans le tour, en ayant une possibilité de lancer une
FoW au cas où...
La main de départ |
Pioche de l'Ancestral |
Pioche 1er Stroke |
Plus qu'à lancer le kill |
C'est bien entendu de cette courte période (il existait aussi les jeux combos utilisant la carte
Flash encore non restreinte)
qu'est tirée la légende urbaine du Type 1, les victoires tour 1 en pagaille, obligation d'avoir une
FoW au départ, etc... Disons-le tout de suite, cette période a existé... très peu de temps.
WotC ayant compris que certaines cartes de cette édition étaient vraiment dégénérées, il eu beaucoup de travail pour équilbrer tous les formats. Une première vague de limitation à un exemplaire, concernant notamment l'
Académie, est arrivée dès decembre 1998 (trois mois après la sortie du stand alone), puis une deuxième vague en septembre 1999 limitant
Voltaic key ou encore la
Mana Crypt.
La victoire au tour 1 est un mythe qui n'existe plus, pour plusieurs raisons... Premièrement les limitations de cartes ont pour but de rendre improbable des mains de départ ayant les ressources nécessaires pour sortir son kill dès le premier tour. De plus, le nombre de possibilités pour empêcher de sortir le kill est bien plus étoffé. On pense forcément aux contres jouables sans avoir joué son premier tour comme
FoW,
mental misstep,
Misdirection (certes plus très utilisée), mais aussi des cartes qui peuvent totalement annihiler un tour 1 si l'adversaire joue en premier, comme
Stony Silence,
Trinisphere ou encore
Chalice of the Void... Au final, même si vous obtenez la main
et le top deck ou la chance nécessaire en mélangeant votre bibliothèque pour être en mesure de lancer votre kill tour 1, vouloir lancer son kill au tour 1 représente dans bien des cas le risque de perdre la partie dès le 1er tour...
L'ère moderne du Type 1 - Vintage
C'est au final après ces successives vagues de limitation des cartes venant du bloc
Urza que le Type 1 est devenu à peuprès celui que l'on connait actuellement, même si le métagame évolue bien plus rapidement que ce qu'il a pu être le cas durant l'ère « The Deck ». Les concepteurs arrivent en effet à créer de temps en temps de nouveaux mécanismes qui font des ravages dans ce format des plus élitistes. Pouvez-vous imaginer le métagame actuel sans le mécanisme
Storm? Pourtant son apparition ne date « que » de 2003. Certaines décisions sur des errata ont aussi un impact sur le metagame... Et oui, fini le temps des « time-counter » sur le
Time Vault... L'arrivée de
Ad Nauseam n'est pas non plus passée inaperçue à sa sortie, tout comme les Arpenteurs qui se sont fait une petite place au chaud dans ce format, notamment celui que l'on ne présente plus:
Jace...
Je parlerai ici donc du métagame actuel. Néanmoins, je ne vais pas parler ici de l'un des decks très présent en T1 -
Vintage qu'est le deck
Dredge Ichorid pour une raison bien simple... C'est qu'il est certainement le deck
unpowered le plus performant actuellement (et depuis un moment en fait), mais qu'une version
powered n'est apparemment pas viable.
De plus, pour chaque deck, ou presque, je donnerai les usages classiques du
Black Lotus lors des premiers tours et en milieu de partie. Je précise que lorsque je parle ici de « premiers tours », je fais globalement référence aux tours 1, 2 et 3.
Je vais commencer cet apercut de ce format si spécial qu'est le
Vintage par l'un de ses avatars depuis un nombre conséquent d'années: le deck
MUD, très souvent seulement constitué de permanents artefact incolore, qui repose surtout sur un contrôle de la partie. Le deck montré ici a été utilisé par
Blaine Christiansen atteignant la 2e place du
Gen Con Vintage Championship le 17/08/2012.
Ce type de deck est l'un des pires à affronter. L'idée principale est d'utiliser au maximum le potentiel de
Mishra's Workshop et
Ancien Tomb et d'autres producteurs de mana incolore, d'où le nombre énorme d'artefacts présent dans la liste. Le reste? Du contrôle (
Tangle Wire), du contrôle (
Chalice of the Void), du contrôle (
Smokestack), du mana denial (
Lodestone Golem/
Trinisphere), du mana denial (
Strip Mine/
Wasteland) et un kill (
Karn). Voilà, je pense avoir fait un petit peu le tour du deck...
Pas très subtile d'un certain point de vue, mais terriblement efficace depuis un certain temps déjà... Il fait partie de ce qu'on appelle couramment les decks à battre.
Un
Black Lotus en début de partie aura la mission d'aider à jouer un permanent visant le contrôle de la partie. On pense notamment à
Trinisphere,
Chalice of the Void (joué à 1 ou 2 suivant le Match up),
Lodestone Golem,
Phyrexian Revoker, dans quelques cas
Tangle Wire. Seulement la pioche en milieu/fin de partie du
BL s'averera beaucoup moins profitable, même s'il peut permettre de donner quelques manas même sous
Tangle Wire au encore être sacrifié à la place d'un autre permanent sous
Smokestack.
Le deuxième deck que j'ai choisi ici fait partie de mes préférés utilisant la plupart du temps un sort
Storm pour finir l'adversaire. Il existe plusieurs listes,
The Perfect Storm,
Turbo Tendril. Personnellement, je préfère le deck
Gush Storm... Le listing ci-dessous à été utilisé par
Massimo Lezzi qui a gagné le
Vintage citta di Castello en avril 2012 avec ce deck...
On arrive désormais à un deck qui n'a pas spécialement de plan de jeu bien établi, et communément considéré comme l'un des plus difficiles à jouer... D'accord, la manière privilégié de tuer l'adversaire sera fera sous la forme de
Tendril ou
Empty the Warrens délugé... Encore que le plan
Tinker/
Blightsteel Colossus apporte une alternative très efficiente,
Jace ne sera pas utilisé pour son ultimate ici, mais plutôt pour ces
Brainstorm en série...
Car tout le monde peut voir que ce deck est globalement un jeu combo, avec une bonne dose de tuteurs et piocheurs... Le tout bien aidé par un ajout de contres avec 4
FoW, 3
Mana Drain, 3
Spell Pierce... Vous avez donc au final un jeu combo-control qui est boosté par le card-pool classique du
Vintage: le P9,
Sol Ring,
Mana Crypt,
Yawgmoth's Will,
Regrowth,
Demonic Tutor... Mais la carte qui permet à ce deck une récurssivité obligatoire pour lancer le sort
Storm est le
Gush et son coût alternatif, ainsi qu'une connaissance déjà vue auparavent:
Hurkyl's Recall...
Vous donner des pistes d'utilisation du
Black Lotus dans un tel deck est digne de l'opération casse-gueule, car quand on joue avec ce type de jeu, il faut savoir prendre des décisions qui ne sont pas forcément évidentes. Vous serez souvent confronté à la situation où deux possibilités vous sont offertes, dont la jouabilité sera équivalente, mais dépend énormément de votre top deck, ainsi que du jeu de l'adversaire... Donc testez-le
!
Le troisième détour se fera par un jeu que l'on dit « métagamé » dans le sens où tout le listing a été orienté pour répondre à un maximum de problèmes posés par les autres decks du format. Ce deck est couramment appelé
Fish, car il compte sur des créatures que vous invoquerez depuis votre main pour tuer l'adversaire. Mais ne vous y tromper pas, l'idée même du deck, c'est de pouvoir répondre et gagner du temps sur les autres decks du format pour tuer son adversaire au final assez facilement avec des créatures. Le listing ici présenté a été joué par
Brandon et arrivé 7e du
Vintage for Cash in Vacaville! le 28/07/2012.
Comme énoncé précedemment, ce deck se fera un malin plaisir à casser la stratégie de l'adversaire. Déjà, vous pouvez remarquer la quantité de contres présents (4
FoW, 4
Daze, 2
Mental Misstep). Les capacités activées adverses?
Stony Silence et
Stifle, what else?... Les créatures adverses?
Grafdigger's Cage pour empêcher les arrivées en jeu non conventionelles, et
Swords to Plowshare sinon. Les enchantement/arto chiants?
Trygon Predator et
Qasali Pridemage... Et n'oublions pas
Vendilion Clique qui vous permettera aussi de gagner du temps en enlevant une carte potentiellement importante dans la main de l'adversaire. Le plan mana denial est aussi fournit avec le playset de
Wasteland et
Strip Mine.
Vous noterez d'ailleurs que ce deck est particulièrement aidé par un mécanisme plutôt récent: l'
Exaltation, qui permet de réduire la durée de vie de l'adversaire de façon totalement indolore pour le tempo de ce jeu. Il est d'ailleurs à noter que l'un des tour 1 le plus fréquent avec ce jeu est de simplement invoquer la
Noble Hierarch.
Ici un
Black Lotus lors des premiers tours pourra permettre de lancer plusieurs sorts différents (le plus souvent une créature et une carte de contrôle) pour un gain en tempo... attention aux contres tout de même. On pense particulièrement à
Vendillon Clique,
Stony Silence, suivant l'utilisation des cartes de la réserve,
Serenity ou
Phyrexian Revoker. Le
BL s'avérera malheureusement une carte morte dans la plupart des cas en milieu/fin de partie (Remember,
Stony Silence...).
J'aborde maintenant une vieille légende du Type 1, le jeu
Oath, dont le principe est de pouvoir mettre en jeu un gros thon grâce à la capacité du
Oath of Druids, carte que l'on ne présente plus... La créature mise en jeu ayant évoluée: historiquement
Akroma, ange de la colère, puis
Progenitus,
Blightsteel Colossus et
Emrakul. On trouve dorénavent majoritairement le nouveau venu
Griselbrand.
Seulement, ce type de deck n'a plus vraiment la côte à cause de l'apparition d'une horreur avec la
Grafdigger's Cage. Le listing choisit utilise une autre grosse créature, mais pas vraiment pour sa capacité à infliger des blessures rapidement... Ce deck a été piloté par
Daniel Scherer est le vainqueur du
Demonic Hordes Hessen League 2012 le 25/11/2012.
La conception de ce deck est assez classique pour un
Oath dans les grandes lignes... 4
Oath, 1
Gaea's Blessing, 1
Brainstorm pour remettre des cartes utiles dans la bibliothèque, 4
Forbidden Orchard pour pouvoir utiliser la capacité du serment, 3 créatures à mettre en jeu grâce à cette capacité... Oui, mais pourquoi utiliser le
Rune-Scarred Demon, modeste 6/6 vol, sans aucune protection particulière? Nul besoin de traîner en longueur, c'est bien entendu sa capacité d'arrivée en jeu qui fait l'effet du
Demonic tutor que l'on recherche ici
.
L'idée est finalement pas spécialement de tuer avec le démon, facilement géré par les decks de ce format. Ici, le principe est d'aller rechercher les deux cartes qui nous permettront une victoire sans que l'adversaire ne puisse dire à peu près quoi que se soit:
Time Vault et
Voltaic Key qui vous autorisent des tours à l'infini, et de finir l'adversaire par un ultimate de
Jace. D'ailleurs, vous pouvez voir en effet que vous n'êtes aucunement obligé de passer par la case
Oath pour cela, si vous êtes chanceux... grâce aux quelques autres tuteurs et piocheurs présents si vous arrivez à piocher l'autre rapidement... Bien sûr, pour que tout cela fonctionne, le deck incorpore de nouveau une petite série de contres...
Comme le deck précédent, la plupart des sorts demandent 1 à 2 manas. Un
Black Lotus sera donc la plupart du temps utiliser avec un petit complément de mana de la part des terrains pour lancer deux sort durant l'un de vos premiers tours (par exemple lancer un tuteur et maîtriser son topdeck avec
Preordain/Ponder/Brainstorm), ou de jouer un
Oath en se laissant du mana de côté pour lancer un contre... Autre possibilité, pour lancer
Jace (utile pour ses
Brainstorm en série en début de partie). En milieu de partie, le
BL poura légèrement grossir le mana fourni par l'
Academy qui ne sera jamais très élevé de toute façon et de se faire sacrifier pour lancer la
Yawgmoth's Will et profiter du boost en mana une deuxième fois.
Après la vieille légende, le nouveau né... Il existe deux noms possibles: le
Jace control ou le
Snapcontrol. Voici le listing utilisé par
Marc Lagrina, vainqueur du
Gen Con Vintage Championship le 17/08/2012.
Incorporer une capacité telle que celle du
Snapcaster Mage dans le format où il est possible d'utiliser tous les sorts éphémères ou rituels les plus puissants du jeu n'est pas un mauvais calcul... Rejouer un
Ancestral Recall, un
Time Walk, un
Mana Drain ou encore un tuteur est assez jouissif...
Premièrement, comme le nom du deck le suggère, la vocation de ce deck est de tenir un minimum la partie en main grâce à ses contres: 4
FoW, 2
Mana Drain, 3
Mental Misstep, 2
Flusterstorm. La carte requise pour vous permettre d'être suffisament fourni en contre est le
Dark Confidant, qui ne devrait pas vous infliger de trop grosses blessures, mais à vérifier tout de même.
Les kills sont encore une fois pas très compliqué à comprendre. Nous avons toujours l'association
Tinker/
Blightsteel Colossus ainsi que
Time Vault/
Voltaic Key pour pouvoir lancer l'ultimate de
Jace.
L'avantage d'un
Black Lotus en début de partie permettra la plupart du temps de mettre votre jeu sur les rails, tout en gardant la possibilité de contrer certaines menaces. Par exemple, on peut lancer un
Dark Confidant en se gardant la possibilité de contrer, ou de lancer un tuteur et ensuite de sauter sur n'importe quel sort dérangeant que lancerait l'adversaire lors de son tour. Il y a, là encore, la possibilité du
Tinker si vous être particulièrement chanceux. En milieu de partie, nous avons de nouveau le petit « trick » de la
Yawgmoth's Will ainsi que de nous aider à lancer de nouveau un sort de notre cimetière grâce à la capacité du
Snapcaster Mage, ou comme cible du
Tinker.
Le dernier deck de cette analyse est assez proche du précédent mais incorpore cette fois-ci un autre arpenteur:
Tezzeret the Seeker, d'où le nom usuellement donné à ce deck:
Tezzerator. Ce deck a été joué par
Marcus Quandt et arrivé 7e du
Darmstadt le 01/04/2012.
Contrairement au deck
Jace control, ici la victoire ne passe quasiment que par la possibilité d'infinité de tours donnée par le
Time Vault, associé soit avec
Voltaic Key, soit avec
Tezzeret (6 slots du deck), vous laissant le choix du kill proprement dit avec l'ultimate de
Jace ou de
Tezzeret. Le kill alternatif étant l'association
Tinker/
Blightsteel Colossus. Enfin, une autre possibilité reste tout de même une sortie explosive avec un
Tezzeret lancé dès le tour 1, les producteurs de mana transformés en 5/5 dès le tour 2... Mais c'est hypothétique, et assez dangeureux à jouer... mais qui ne tente rien n'a rien.
De plus, le deck s'autorise ici moins de contrôle avec seulement 4
FoW et 4
Mental misstep, mais reste la plupart du temps assez dépendant de la capacité de
Bob pour permettre de piocher assez rapidement. Comme la courbe de mana est plus élevée que dans le deck précédent, 2
Toupie ne sont pas de trop pour gérer notre top deck, et notre perte de points de vie qui peut monter assez vite.
Lors des premiers tours, le
Black Lotus servira ici à mettre en place votre jeu assez rapidement. En effet, ici, inutile de se garder du mana sous le coude pour lancer un contre sachant que le deck ne comporte que des contres à coûts alternatifs, du moins Main Deck... Le
BL permettra donc de lancer deux sorts rapidement, comme
Dark Confidant et un tuteur/piocheur (à noter la présence de
Thirst for Knowledge). Vous pouvez aussi lancer le
Time Vault et
Timetwister dans le même tour en espérant avoir la chance de tomber sur une
Voltaic Key... Enfin, vous pouvez être aussi beaucoup plus offensif avec un
Tezzeret, ou
Jace pour ces
Brainstrom en série en début de partie (un conseil, préparez votre
FoW...). L'idée est globalement d'être assez offensif, mais pas trop. Un
BL pioché en milieu de partie sera aloué au « trick » de la
Yawgmoth's Will et utilisé pour lancer
Timetwister ou encore comme cible du
Tinker.
Bien entendu, ce tour du propriétaire n'est pas exhaustif. Il existe quelques autres decks qui pointent leurs bouts de leur nez, comme le deck
Belcher, le plus explosif du format; le jeu combo
Painter joué pour « meularder » totalement la bibliothèque de l'adversaire; ou encore le jeu
White Trash, le jeu le plus budget (donc
unpowered) du
Vintage actuel qui est fait pour casser le
MUD...
Le futur du Vintage
Le futur du Type 1 -
Vintage se pose car la communauté de joueurs se réduit dangeureusement dans le monde pour de multiples raisons. Le prix des cartes en est une, évidemment, mais elle loin d'être la seule. La deuxième raison est que les membres de cette communauté, bien que particulièrement ouverte aux nouveaux membres (d'ailleurs beaucoup de joueurs disent du meilleur de l'ambiance de tournois Type 1), ont maintenant la trentaine, et des responsabilités... Seulement une bonne partie d'entre eux, bien qu'ayant laissé de côté
Magic, gardent leurs cartes pour des raisons principalement sentimentales... Vous comprenez de suite l'effet pervers: le nombre de cartes de P9 en circulation diminue, donc mécaniquement une augmentation du prix de la côte, etc... De plus, certains collectionneurs se mettent à rechercher de telles cartes aussi, avec les mêmes conséquences.
Seulement, comme précisé auparavant, le format Type 1 est globalement délaissé par
WotC. La communauté demande en effet que la change donne, seulement la politique actuelle de
WotC envoie le format dans le mur. Réedition? impossible car étant dans la « reserved list »... Autorisation des « Collector's Edition » en tournois (carte dont la face est similaire à la
Bêta, mais le dos à un contour Or)? Leur tirage étant faible, ça ne changerait rien à la donne actuelle...
A mon avis, la politique de
WotC devra changer à un moment ou à un autre, car un format plus « populaire » commence à prendre le même chemin que le
Vintage. Je parle bien entendu du
Legacy. Certes l'investissement pour obtenir le card pool n'est pas équivalent à celui du
Vintage, seulement il temps à augmenter dangeureusement aussi... Il suffit de regarder le prix des terrains « bi-lands » non rééditées depuis 1994 pour s'en convaincre. Mais ici, nous parlons d'un format qui est l'une des réussites de
WotC de ces dernières années, avec une communauté beaucoup plus influente...
Alors, rien n'est écrit .
Les illustrations
L'illustration représente... un lotus noir, ou pour être plus précis une fleur d'un des types les plus communs de lotus: le
lotus sacré. Cette espèce de lotus est pour nous l'image classique du lotus, même s'il existe de
nombreuses autres espèces de lotus. La teinte des fleurs usuelle de ce type de lotus va du blanc au rose, donc bien loin du noir de notre spécimen. Vous pouvez noter d'ailleurs que le noir se transforme aisément en un bleu plus ou moins foncé suivant son orientation au soleil. Ces multiples dégradés de couleurs insistent sur la transparence des pétales de lotus à la lumière du soleil, et de la même manière sur la finesse de ces pétales. Et oui, cette fleur de lotus a beau être noire, elle reste néanmoins fragile... Ce qui explique sans doute le coût fort peu élevé pour pouvoir sacrifier cet artefact.
On comprend fort bien que l'illustrateur a ici passé beaucoup de temps sur la réalisation de la fleur au premier plan. Il faut dire que tout y est pour la mettre en valeur: le jeu de lumière venant du coin haut gauche du dessin, le dégradé de couleur déjà abordé, le fruit de fleur en son centre avec une couleur violâtre... A tel point qu'on en oubli l'arrière plan, qui est composé de...
Ben pour être clair, on se sait pas vraiment de quoi il est composé. Le lotus sacré pousse généralement dans des bas-fond vaseux sous forme de rhizomes. Seulement il difficile d'entre apercevoir de l'eau dans l'arrière plan proposé par l'illustrateur ici. Mais il est tout à fait possible que l'eau soit tout simplement cachées par les feuilles du lotus généralement assez grandes, ce qui expliquerait la couleur verte de notre arrière plan. Mais la encore, un détail cloche: c'est la texture de ces feuilles. On distingue sur le dessin beaucoup de nervures sur les feuilles... Ce qui n'est pas vraiment le cas des feuilles de lotus sacrés. Non, cet arrière plan reste une énigme pour moi.
A noter tout de même de son illustrateur a créer une illustration alternative du
BL en 2003 à l'occasion du
Championships 2003 at Gen Con. Ce tournois, qui sacre le champoin du monde de Type 1 de l'année, possède une spécificité. En effet, le vainqueur de ce tournois depuis l'année 2003 repart avec un exemplaire
new look d'une carte mythique de T1 (
voici la liste) de taille
XXL. Il a donc été choisi pour cette première, comme par hasard, le
Black Lotus...
Retournons à nos moutons pour parler maintenant de l'illustration. Cette fois ci, pour le coup, on est servi en eau aux alentours de notre fleur de lotus. L'interprétation est cette fois-ci différente, car ici, c'est la fleur de lotus qui en se consummant fait ressortir des sortes d'étincelles... sans nul doute, la représentation du mana qui découle du sacrifice du
BL. Mais là encore, vous pouvez voir le travail de dégradé des couleurs sur les pétales de la fleur, qui n'a pas une teinte bleu mais violette ici...
Mais le tour complet des illustrations du
Black lotus n'est pas tout à fait clôt, car une troisième monture (Wallpaper dispo
ici), a été dévoilée à l'occasion du
Magic Online Cube en décembre 2012.
Cette illustration se démarque particulièrement de ces soeurs par l'utilisation de deux plans. Bien entendu, le premier représentant la fleur de lotus est toujours le plus important et n'a pas non plus manqué d'être soigné, avec toujours une utilisation de dégradé sur les pétales, même si beaucoup moins mis en valeur que pour les deux illustrations précédentes.
Mais ce qui marque le plus les esprits, c'est bien entendu son arrière-plan où gît un squelette. Nous apercevons deux parties de celui-ci: son crâne ainsi que sa main gauche et son poignet, encore protégé par une partie d'armure. A la vue de
la légère entaille du gros trou sur le crâne, la personne n'est peut-être pas finalement morte de vieillesse
. De plus, elle tenait une pioche
(de la main droite, un droitier, élémentaire mon cher Watson), il avait donc sans aucun doute quelques mauvaises intentions sur notre belle fleur de lotus noir. Je pense que quelqu'un lui a rappelé les bonnes manières de façon expéditive... Peut-être le
Lotus Guardian vu auparavant?
Enfin la question au final la plus importante. Pourquoi les concepteurs de
Magic ont-ils choisi le lotus et pas une autre fleur pour représenter cet ajout de mana? Je n'ai pas d'information sûre sur ce sujet. J'ai bien entendu fait quelques recherches sur cet aspect et notamment la signification du lotus en Orient où globalement il représente la beauté venant de la vase... Au final, la piste la plus probable reste toujours celle que j'avais énoncé lors de mon analyse de la
Pénurie de mana. La signification occidentale de la fleur de lotus est celle d'un
amour aliéné, bien loin de la rose de la
Mana Short signifiant globalement l'amour. il semble donc qu'il y ait un lien entre le mana et l'amour, mais ce n'est qu'une théorie...
Concernant maintenant la couleur de ce lotus bien inédite,
Roi_Arthas m'a proposé une théorie qui me semble plausible. En effet, un objet nous apparaît de couleur noire à nos yeux car il absorbe tout le spectre de la lumière. En absorbant toutes les composantes de la lumière, cette fleur possède ainsi la capacité de nous les restituer lorqu'il est sacrifié. Ceci expliquerait donc de quelle manière le
Black Lotus nous laisse le choix de la couleur de mana à ajouter dans notre réserve.
Les illustrateurs
L'illustrateur original du
Black Lotus est bien entendu
Christopher Rush, l'un des premiers 25 illustrateurs du jeu
Magic: l'assemblée. Il était un membre à part entière du staff
WotC, poste qu'il a quitté en 1999. Il n'a depuis réalisé de nouveaux dessins qu'assez sporadiquement, les derniers en date viennant du bloc
Spirale temporelle en 2006. Ceci explique le relatif petit nombre de cartes illustrées:
117 cartes. Il est cependant l'un des plus emblématiques illustrateurs de carte
Magic, et particulièrement apprécié par la communauté. Parmie ses oeuvres, notons celles-ci:
Lightning Bolt,
Rod of Ruins,
Rukh Egg,
Tormod's Crypt,
1996 World Champion,
Shichifukujin Dragon,
Brainstorm,
Dragon rajhi,
Mana Leak,
Demystify,
Wellwisher,
Chronatog.
Christopher Rush est aussi le premier illustrateur occidental à avoir réaliser une oeuvre pour le JCC Pokémon, liste qui reste apparemment assez restreinte. Il ne possède malheureusement pas de site internet dédié à ses oeuvres... Depuis son départ de
WotC, il a décidé de devenir "freelance", dans un cadre tranquille des montagnes de l'Arkansas, et de se replacer dans le domaine des jeux vidéo principalement.
Le second illustrateur du
Black Lotus, enfin pas en carte physique, mais quand même illustrateur, est
Chris Rahn. Vous avez accès à son site personnel
ici. Cet américain est né à San Fransisco et a grandi dans l'état de Washington. Il a obtenu un diplôme à 17 ans de l'
Academy of Art de San Fransisco. Il travaille principalement pour
WotC,
Discovery Channel Magazine et
Village Voice.
Concernant son implication dans
Magic, le
Gatherer nous trouve
68 cartes à son actif, entre
Shards of Alara et
Insurrection, ce qui nous donne un rythme assez élevé. Voici une petite sélection... avec quelques cartes déjà rencontrées dans cette analyse
.
Les TA associés au Black Lotus
Une des manières les plus simples pour les concepteurs de carte de laisser des messages sans être borné par l'aspect technique est de tout simplement laissé un texte d'ambiance... En ce qui concerne le
Black Lotus, comme nombre de cartes éditées en
Alpha,
Bêta et
Unlimited, il n'a pas été pourvu d'un texte d'ambiance. Seulement, les concepteurs n'ont pas laissé passer l'occasion une deuxième fois pour parler de leur chère fleur adorée... En effet, la majorité des cartes reliées à l'effet du lotus décrit plus haut dans cette analyse nous propose un petit message. Les Voici:
Les champs de lotus sont trop précieux pour les laisser sans défense. - TA du Lotus Guardian
Ses écailles contiennent l'essence de milliers de fleurs de lotus. - TA du Lotus Cobra
Humm... Peut-être des lotus cette année. - TA du Crop Rotation
Une telle beauté déclenche des guerres. Une telle puissance fait gagner des guerres. - TA du Gilded Lotus
A quel prix est la beauté? - TA du Lotus Vale
"Il est difficile de réaliser", songeait Hanna en effleurant le pétale "qu'une si belle fleur inspire une telle avidité." - TA du Lotus Petal
On retrouve plusieurs idées dans ces textes d'ambiances. Le premier insiste sur la préciosité des lotus, d'où la nécessité d'être gardés. Les trois textes d'ambiances suivant mettent en valeur la puissance des lotus. En effet, l'essence même des lotus est suffisante pour le Lotus Cobra, le but recherché de la Crop Rotation est de pouvoir récolter des lotus, et enfin la possession de Lotus permet de gagner des conflits d'après le Gilded Lotus. Les trois derniers insistent eux sur la beauté de ces lotus, ainsi que leurs valeurs inestinables. C'est particulièrement le cas du texte d'ambiance du Lotus Petal, où le message est particulièrement clair: il était impossible que les personnes ayant conçues le Black Lotus puissent imaginer la valeur marchande de celui-ci plusieurs années après. |
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Il reste néanmoins un texte d'ambiance encore non abordé ici: celui du
Old Fogey (le « Vieux schnock » ou « Vieux fossile ») de l'édition
Unhinged.
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These kids today with their collector numbers and their newfangled tap symbol. Twenty Black Lotuses and twenty Plague Rats. Now that's real Magic.
- TA du Old Fogey
Ah ces gosses aujourd'hui avec leurs numéros de collection et leurs symboles d'engagement dernier cri. 20 Black Lotus et 20 Rats de La Peste. Ca c'est vraiment Magic.
- Traduction personnelle
Comme toute chose provenant de cette édition, l'humour est au rendez-vous. Ici, nous avons un dinosaure (allégorie du vieux joueur) qui fustige le temps où le signe d'engagement était différent, ainsi que l'abscence de numérotation des cartes d'une édition, ce qui était la norme à une époque. En effet, aux débuts de Magic, la politique de WotC était de ne pas communiquer la liste des cartes éditées, ainsi que leur rareté. Le popularité du jeu aidant, WotC abandonna cette pratique, affichant clairement la rareté des cartes, et instaura un numéro précis pour chaque carte à un set à partir d'Exode en 1998.
Le dinosaure nous propose ensuite une conception de deck particulièrement subtile... constitué de 20 BL et de 20 Plague Rats (le livret de règle Alpha demandant d'utiliser un deck d'au moins 40 cartes, sans autre contrainte). Le message étant limpide: en ce temps là, c'était vraiment Magic dans toute sa splandeur! n'est-ce pas, les vieux schnocks??? |
Comment Obtenir un Black Lotus?
Obtenir une telle carte, comme nombre de cartes de T1 -
Vintage, est globalement vu comme un investissement. Jouer dans ce format avec des jeux
powered ne demande au final pas un card-pool énorme en quantité, mais représente en qualité un coût que nombre de joueurs mettent bien plusieures années à se constituer. Mais alors, comment se procurer ce genre de cartes?
La première solution étant de l'acheter à l'unité: soit en boutique ou sur internet. Autant vous le dire tout de suite, oui vous le payerez au prix du marché, c'est-à-dire très cher. Mais vous êtes plus ou moins sûr de la marchandise, notamment si vous les achetez à partir de boutique française où le fait de vendre un « fake » leur coûterait très cher, tant au niveau judiciaire que de son image... La fausse bonne idée étant notamment les éventuels « repack » sur ebay comme dénoncé
ici.
La deuxième solution est d'avoir déjà un deck T1 compétitif, et de vous classer dans les premières places de tournois prestigieux. Généralement, des exemplaires de P9 seront donnés pour le top3, voir plus... Mais il faut avouer que ce sont les decks
powered qui trustent ce genre de places... De plus, la plupart de ce genre de tournois en question ne vous autorise pas de jouer des proxies, évidemment... Il reste néanmoins que pour les grands événements, comme le
Bazaar of Moxen en France, il est possible de repartir avec une carte du P9 pour le meilleur jeu
unpowered, mais en général un
Mox, pas un
BL.
La troisième solution étant celle du « je peux toujours essayer », c'est-à dire de réaliser une analyse sur le site de MC et de demander à chaque personne ayant aimé la lire de faire une participation de 1 euro pour que son auteur soit capable un jour de posseder un
BL. Oui, j'aurais au moins essayé...
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L'épilogue
Nous arrivons à la fin de cette analyse du Black Lotus, carte fasinante et hautement mythique qu'est ce jeu Magic. Je pense avoir remplit la fonction première de ce qu'est une analyse de carte: parler de la carte, de son utilisation et de ce qu'elle véhicule. Bien qu'elle puisse paraître assez longue, cette analyse me semble la plus brève possible, notamment concernant le format Vintage qui peut être discuté des heures durant.
Néanmoins, j'ai voulu faire partager certaines bases de ce qu'est le format Vintage, en présentant un nombre assez élevé de listes de decks sans ajouter de très longs commentaires. Plus encore pour les decks de ce format que les autres, la meilleure manière est de simplement les tester pour comprendre toutes les solutions qu'ils vous permettent...
Oui, le Type 1 est un format vraiment plaisant et bien loin de ce que certaines personnes se font l'idée. Seulement, il faut bien admettre que tout n'est pas rose et que des questions se posent sur le futur du Vintage, concernant principalement l'investissement que représente maintenant l'achat de certaines cartes. Mais que serait ce format sans celles-ci, dont la première d'entre-elles: le Black Lotus?
Je tiens à remercier ChroniquesJV pour son aide dans le metagame actuel, mes collègues de la modération qui se seront délectés à relire dans les moindres détails cette analyse, ainsi que toutes les personnes qui auront pris le temps de lire cette analyse jusqu'au bout.
Purplehaze |
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Pour clôturer cette analyse, je reprends ici l'interview de
David de la boutique MC faite à l'occasion de la précedente analyse du
Black Lotus menée par
Bubul, datant de 2004. Seulement je pense que la situation (à part le prix de la chose bien entendu...) n'a pas réellement évolué depuis...
Vends-tu souvent des Black Lotus ??? Combien?
Vendre des Black Lotus, oui je le fais régulièrement.
Les prix ont varié avec l'époque de chaque vente: il y a deux ans, magic atp vendait les BL bêta en parfait état vers 600 euros et maintenant ils sont à 2500 euros voir un peu plus.
Pourquoi ce prix a-t-il tant augmenté selon toi??? Comment gères-tu la demande???
Ce prix a augmenté car les tournois type 1 ont repris de plus belle en France, et la rareté de la carte à travers le monde fait que la demande est bien plus forte que la capacité à fournir.
Nous procedons nous-même aux achats après commande dans le cas où la personne veut des états de carte specifiques pour profiter d'un prix plus attractif, mais nous en avons en stock. Le delai de restockage est de quelques jours car nous avons des fichiers de clients qui souhaitent revendre leur BL et ceci nous evite de bloquer notre argent sur des cartes à trop forte valeur.
A combien les rachètes-tu en moyenne à un particulier??
Pour ma valeur de rachat tu vas dans notre liste de rachat magic atp... tu y trouveras nos prix de rachat.
Est-ce que vendre un BL te rapporte beaucoup ?????
Vendre un BL ne nous rapporte pas beaucoup, je préfère largement vendre du type 2, bien moins compliqué à fournir et à gérer, car les acheteurs de BL sont bien plus compliqués que celui d'un Dévastateur entravarc (carte très présente dans le metagame Standard à l'époque).