I-PRESENTATION
“Oh nooooon, pas encore une analyse de Johannes >_<”
Euh… oui, ben dis donc, quel accueil… Bon, eh bien, comment dire, on va faire avec… Bonjour les gens ! Nous sommes ici rassemblés pour examiner en détail une charmante petite bête toute mimi dont le seul rôle dans la vie est de se faire éclater la tronche pour notre plaisir. Non, on ne parle pas de Happy tree friends, mais bien d’une carte Magic l’Assemblée. Eh ouais. Et comme elle commence à sombrer tout à fait dans l’oubli, il convient de la dorloter un peu avant l’échéance fatidique ; je parle en fait de Animalcule de sang :
Nom anglais : Blood pet
Nom français : Animalcule de sang
Coût de mana :
Type : Créature
Sous-type : srâne
Capacités : sacrifiez l’Animalcule de sang : ajoutez
à votre réserve.
Force/endurance : 1/1
Rareté :
Editions :
Illustrateur : Brom (et Heather Hudson, mais celle de Brom est mieux ^^)
« kyaaaa ! quelle petite bête adoraaaable ! » Certes, certes. On dirait une peluche passablement rapiécée. Et toute tristoune. En fait, on dirait surtout le jouet préféré de Lenore (comprenne qui peut). Mais la bestiole a un double effet kisscool : elle fait schprouit quand on appuie dessus. En d’autres termes, elle donne un mana noir en se sacrifiant. Quelle fin tragique une peluche. Enfin bon, c’est la vie
Pour qu’elle ne soit pas morte en vain, analysons donc en détail cette charmante petite bête délicieusement glauque. Ah oui, je précise une fois de plus que
les parties techniques ne sont pas inutiles, elles servent à rappeler les règles de base pour utiliser la carte, et pas pour prendre inutilement de la place… ceci était un rappel pour le gang de râleurs anti-analyses techniques
Les passages en italique ne servent à rien. Ouèp, c’est comme ça. Mais vous pouvez les lire si jamais vous avez du temps ou des neurones à perdre. Vu qu’il s’agit de délire personnel, ne venez pas me tapez dessus après, ça ne sert à rien. Et ne tapez pas non plus sur Lenore, vous pourriez le regretter. Après tout, elle est juste là à cause des bestioles qu’elle trimballe et qui rappellent vaguement l’animalcule par certains aspects rapiécés, voire morts…
II-ANALYSE DE LA CARTE
II-1-Autorisations
Autorisations en tournois
|
Type 1 [vintage]
Type 1.5 [legacy]
Type 1.X [étendu]
Type 2 [standard] |
Autorisée
Autorisée
Autorisée
Non autorisée |
Eh ouais, la carte n’a pas été rééditée après la 7° édition. Il faut dire qu’elle n’était pas très jouée… Enfin bon, à part moi, qui va s’en plaindre, hein ?
II-2-Type de carte
Type : créature
En ce qui concerne les créatures, quelques points de règles à rappeler : une créature arrive en jeu sous votre contrôle, ce qui signifie qu’il s’agit d’un permanent, contrairement à des sorts d’éphémère ou de rituel, qui, eux, vont au cimetière après résolution.
Vous pouvez jouer un sort de créature depuis votre main, pendant votre phase principale (pas votre phase de dégagement, ni votre entretien, ni votre phase de pioche, etc…), et seulement lorsque vous avez la priorité avec pile vide, c’est à dire que les joueurs auront tous passé successivement et que la pile précédente se sera résolue.
Puisqu’il s’agit d’une créature tout ce qu’il y a de plus normal, passons au sous-type de créature.
Sous-type : Srâne
Nièèèèè ? Inutile d’aller chercher le mot dans un dictionnaire, ça n’existe pas. Pour ceux que les srânes (thrull dans la langue de Shakespeare) intéressent, on en fera un petit topo dans l’analyse extra. Enfin bon, ça n’est pas le sous-type de créature le plus aberrant qu’on ait vu à Magic (« ïle-baleine » et « arbre chanteur » étant sans doute parmi les plus hauts classés dans ce domaine
).
Voici un petit panel des srânes de magic depuis les débuts :
Srâne absoluteur
Armor thrull
Basal thrull
Animalcule de sang
Vassal de sang
Dérelor
Srâne exhumateur
Srâne percesprit
Srâne des morgues
Srâne en deuil
Nécrite
Srâne ostiaire
Thrull champion
Chirurgien srâne
Thrull wizard
Crachepoisse Rakdos
Comme on le voit, ils sont réapparus en Pacte des guildes, en tant que bestioles sous-fifres des Orzhov. On est donc assez loin de la Main d’Eben et de Phyrexia, mais c’était rigolo de les revoir…
Le type de créature sert principalement lorsque l’un des joueurs utilise une carte affectant un type précis de créature. Le bloc Carnage en était rempli (à cause du thème « tribal » Unité tribale est un bon exemple), mais il en existe beaucoup hors de ce bloc. La plus utilisée reste Peste artificielle, l’arme anti-gob par excellence, qui squatte allègrement les réserves des decks noirs en format Etendu. :
Attaque au brouillard maudit !
Johannes - Faisons une première pause. Un assistant va passer dans les rangs pour vous distribuer un animalcule à chacun. Faites bien attention à ce que vous faites avec, parce que, enfin bon, c’est quand même un être vivant, quoi…
(un Stagiaire de la Coterie distribue une bestiole à chaque personne. Il a l’air un peu inquiet.)
Commandante Isheu - Johannes, la bestiole a éclaté sur moi, ya du sang partout sur mon fauteuil, j’en ai plein les bottes et ça va être impossible à nettoyer…
Johannes – C’est la vie. Reprenons.
II-3-Coût de mana
Euh… c’est tout ? Bah ouais, c’est tout. Et en effet, un mana noir, c’est pas cher du tout. Et pas compliqué du tout à payer, puisqu’on peut le faire indifféremment en engageant un marais (Marais), avec un artefact (Talisman de Dominance, une créature (Elfes de l’ombre profonde), etc... De même, ce coût modique lui permet d’intégrer facilement les decks bicolores (pas plus de couleurs, puisque comme on va le voir, l’animalcule ne donne que du mana noir). On peut donc dire que la bestiole sortira facilement au premier tour.
Et me voilà bien embêtée, car il n’y a plus rien à dire dans cette partie !
Johannes - J’en vois un qui a une question, là-bas…
Squee – Est-ce que ça rebondit quand on le jette contre un mur ?
Johannes – Je ne pense pas…
II-4-Capacités de la carte
sacrifiez l’Animalcule de sang : ajoutez à votre réserve.
Sacrifier ? Viiiiiite, Super Réglos à la rescousse !
Super Réglos – Je suis là. Pour sacrifier un permanent, son contrôleur le déplace directement de la zone en jeu au cimetière de son propriétaire. Un joueur ne peut sacrifier autre chose qu'un permanent ni un permanent qu'il ne contrôle pas. Si un effet demande à un joueur de sacrifier un permanent qu'il ne contrôle pas, rien ne se passe. Sacrifier un permanent n'est pas une destruction, des effets qui remplacent une destruction (tels que la régénération) ne peuvent affecter un sacrifice.
Erf… concrètement, ça veut dire quoi ?
Super Réglos – Que pour payer la capacité activée le l’Animalcule de sang, il faut le mettre lui-même au cimetière, et qu’il est impossible de le régénérer pour prévenir sa mort (Régénération). C’est clair ?
Hum… très clair. C’est quoi ces fringues que tu portes, c’est pas ton costard de d’habitude, non ?
Super Réglos – Ne détourne pas la conversation…
Ok, ok. Voyons maintenant la seconde partie de cette capacité activée :
ajoutez à votre réserve.
Quand peut-on jouer cette capacité activée ?
402.6. Une fois activée ou déclenchée, une capacité existe indépendamment de sa source en tant que capacité sur la pile. La destruction ou le retrait de cette source par la suite n’affectera pas la capacité.
406. Capacités de mana
406.1. Une capacité de mana est soit (a) une capacité qui ajoute du mana à la réserve d'un joueur lorsqu'elle se résout ou (b) une capacité déclenchée qui produit du mana supplémentaire et qui est déclenchée par une capacité de mana activée. Une capacité de mana peut générer d’autres effets au même moment où elle produit du mana.
406.2. Les sorts qui mettent du mana dans la réserve d’un joueur ne sont pas des capacités de mana. Ils sont joués et résolus exactement comme n’importe quel autre sort. Les capacités déclenchées qui ajoutent du mana à la réserve de mana d'un joueur ne sont pas des capacités de mana déclenchées si elles sont déclenchées par des évènements autres que des capacités de mana activées. Elles vont sur la pile et se résolvent comme toute autre capacité déclenchée.
406.4. Une capacité de mana peut être activée ou déclenchée. Une capacité de mana est jouée et résolue comme toute autre capacité, mais sans aller sur la pile. Elle ne peut donc être contrecarrée et on ne peut y répondre. Voir règle 411, "Jouer les capacités de mana" et 408.2, "Les actions qui n’utilisent pas la pile".)
406.5. Les capacités (autres que les capacités de mana) qui sont déclenchées par des capacités de mana utilisent la pile.
Ouhlà… résumons-nous un peu. La capacité de l’Animalcule n’allant pas dans la pile, contrer la capacité se révèle laborieux… Pour les détails plus spécifiques, tout est ci-dessous (les passages importants sont en gras):
408.2e. Les capacités de mana se résolvent immédiatement. Si une capacité de mana produit à la fois du mana et un autre effet, les deux se produisent immédiatement. Si un joueur a la priorité avant qu'une capacité de mana soit jouée, il l'a toujours après qu'elle se soit résolue. (Voir règle 406, "Capacités de mana".)
411. Jouer les capacités de mana
411.1. Pour jouer une capacité de mana, le joueur annonce qu'il la joue et paie le coût d'activation. Elle se résout immédiatement et ne va pas sur la pile. (Voir règle 408.2e.)
411.2. Un joueur peut jouer une capacité de mana activée à chaque fois qu'il a la priorité et à chaque fois qu'une règle ou un effet lui demande un paiement en mana, même s'il est en train de jouer et ou de résoudre un sort ou une capacité.
411.3. Les capacités de mana déclenchées se déclenchent quand une capacité de mana activée est jouée. Ces capacités se résolvent immédiatement après la capacité de mana qui les a déclenchées, sans attendre la priorité. Si une capacité de mana activée ou déclenchée produit du mana et un autre effet, aussi bien le mana que l'effet sont résolus immédiatement.
Le principal élément de règle à retenir est : « Si un joueur a la priorité avant qu'une capacité de mana soit jouée, il l'a toujours après qu'elle se soit résolue ». Cela signifie que si vous sacrifiez l’animalcule pour obtenir le mana noir, vous pouvez encore effectuer une autre action ensuite. Dans les faits, vous pouvez sacrifier la bestiole pendant votre phase principale et enchaîner sur un Contrainte (par exemple) sans avoir à céder la priorité à l’adversaire.
Un point de ruling
Wizard of the coast
Oct 4, 2004 - You can sacrifice it for mana between when damage is assigned in combat and when the damage is dealt. If you do so, any damage that would be dealt to it never becomes dealt. This stops side-effects of the damage since the damage is never dealt to the Blood Pet. But, you do have the one black mana to deal with.
Aïe… un point de ruling spécialement dédié à l’Animalcule de sang sur Wizard, en général, c’est pas de très bonne augure. Pourtant, il s’agit ici d’une sorte d’astuce dans l’emploi de la carte, plus précisément sur les moments où un sacrifice est possible. Traduction rapide : « vous pouvez le sacrifier pour obtenir le mana entre le moment où les blessures de combat sont assignées et celui où elles sont résolues et infligées. Si vous le faites, les blessures qui auraient dû lui être infligées ne le seront jamais. Ceci arrête les side-effect des blessures car celles-ci ne seront jamais infligées à l’Animalcule de sang. Mais vous avez à votre disposition le mana noir à dépenser. »
C’est un détail, mais un détail très intéressant, même si jouer quelque chose à un mana noir pendant une phase de combat n’est pas évident. Mais le mana peut éventuellement servir à activer une capacité quelconque (celle de Chauves-souris sinistreserre, par exemple).
Trivaz, mage d’Izzet – Bonjour à tous. Je suis ici pour vous montrer ma dernière expérience, impliquant un animalcule. Venez tous voir par ici, s’il vous plaît…
Johannes – Euh… faites…
Trivaz – Bon, alors le système est relié à la bestiole, elle-même reliée à un solénoïde, relié à un électro-aimant. Ca fonctionne aux ondes binaires produites par les énergies bipolaires de la dragonite verte, un truc archi-simple. Ensuite je connecte le bac d’escouflefoudre circulatoire et j’opère une traction avant sur ce levier. Ok, alors let’s stand up, je branche la machine et… AaaaaAaaaaAaaaaaArgl !!
Johannes – Hum… on dirait que c’est raté…
II-5-Rapport qualité/prix
Force : 1 / Endurance : 1
Au moins, les choses sont simples ! On a donc au final une bestiole 1/1 pour
, avec la possibilité de la sacrifier pour récupérer un mana noir. A priori, on peut donc dire qu’il s’agit d’une créature correcte (1/1 pour
est une bonne base), avec un petit pouvoir peu attrayant mais qui l’améliore un peu.
Plus concrètement, ce qui est intéressant avec l’Animalcule, c’est que son coût de lancement est « récupérable » en le sacrifiant. D’un certain point de vue, on peut dire que c’est une créature « gratuite ».
Mais seulement à première vue…
En effet, pour récupérer le mana dépensé, il faut
sacrifier l’animalcule. Autrement dit, le fait de le poser n’aura servi à rien, puisque le résultat sera le même : vous aurez un mana en stock. Alors à quoi sert cette carte ? Voici à quoi sert le sacrifice de la bestiole, principalement :
-A disposer de trois manas au tour 2.
-A avancer le Seuil (les fameuses 7 cartes au cimetière).
Un petit exemple de sortie avec l’Animalcule :
Tour 1 : Marais, on joue l’Animalcule de sang.
Tour 2 : Marais, on sacrifie l’Animalcule et on pose un Spectre hypnotiseur…
Sans compter qu’elle peut servir de bloqueur dans les situations d’urgence, puisqu’il s’agit d’une créature (quand même)…
Contrairement aux apparences, l’Animalcule est donc une carte globalement utile (même si elle ne l’est vraiment que dans des cas bien précis, voir « Jouer avec »), d’un bon rapport qualité/prix.
Johannes - Des questions ?
Phage l’intouchable – Je peux en avoir un ?
Johannes – Un quoi ?
Phage – Une de ces bestioles, évidemment.
* jette un animalcule dans sa direction en maintenant une distance de sécurité de quatre mètres entre elle et Phage *
(on entend une onomatopée genre « Schprouit »)
Phage – J’adore le bruit que ça fait en explosant !! Donnez m’en un autre !!
Johannes – Euh… plus tard.
Johannes – Oui, Lenore, toi aussi tu en auras un, promis…
II-6-Cote de la carte
En général, ça n’est pas une carte qu’on cherche à acheter, mais bon.
Sur Magic corporation, on la trouve à 0,30 €.
Sur Mana rouge, on la trouve à 0,10 €.
Les acharnés des brocantes (comme votre serviteur) en trouveront probablement très facilement sans avoir à en commander, puisqu’il s’agit plutôt d’une carte dont on veut se débarrasser (en règle générale, disons).
Johannes - Ok, je sens une certaine lassitude dans l’assistance… alors je vous laisse la parole. Nattes, par exemple, qui est assise au fond à droite, vous voulez ajouter quelque chose ?
Nattes, séide de la Coterie - O_O * air total in love, regarde d’un air attendri l’animalcule qui ronronne sur ses genoux *
Johannes – Euh… ok, c’est non, donc.
II-7-Remarque
A l’époque où le nom de la carte a été décidé (« Blood pet », dans la langue de Shakespeare… et de Roman Dirge), le directeur a estimé que le nom était trop « dark » et trop sinistre pour une carte aussi anodine. L’équipe qui bossait sur le bloc Tempête (et la carte) a dû se battre pour que le nom soit conservé. Ce qui fut bien sûr le cas.
III-JOUER AVEC/JOUER CONTRE
III-1-Jouer avec
Comme nous l’avons vu plus haut, l’Animalcule peut servir à accélérer une sortie en se sacrifiant au second tour. La question est donc : dans quel sorte de deck faut-il le jouer ?
Dans un deck contrôle ? Le problème, c’est que contrôle a mieux à faire qu’à jouer une créature pour avoir un mana, ne lui donnant pas d’avantage sur le long terme. La question est plutôt : qu’est-ce qu’un deck contrôle a intérêt à se payer avec trois manas au tour 2 ? Partons du principe que, ayant joué l’animalcule, vous n’ayez rien fait de menaçant au tour 1. Il faut donc retarder l’adversaire, qui lui aura sans doute posé quelque chose de plus dangereux que votre animalcule (au hasard, Gorille beringeï).
Que se passe-t-il si vous décidez d’utiliser vos trois manas pour descendre la créature avec un sort du type de Obscur bannissement tout de suite ? Cela remet la situation à zéro, les joueurs n’ayant plus que des terrains en jeu. Mouais. En plus, vous avez dû utiliser au total deux cartes pour flinguer une seule bestiole, même si elle est dangereuse.
La meilleure utilisation possible de ces trois manas au tour deux est peut-être plus simple : casser un terrain. La plupart des bons casse-terrains coûtent en effet trois manas ! Priver l’adversaire d’un terrain compense largement le fait d’avoir pris du retard en jouant une créature que vous avez sacrifié sans qu’elle ne fasse rien (à moins d’avoir déclaré une phase d’attaque avant de sacrifier la bestiole pour avoir le mana noir ET ensuite de casser le terrain, mais attention, les casses-terrains sont des rituels). Cela pourrait être une piste à suivre.
Pan dans les lands
Maintenant, que faire de l’animalcule dans un deck agressif ? De toute évidence, on peut d’ors et déjà dire qu’il s’agira d’un Mono-noir, vu que la bête donne seulement du mana noir. On peut d’abord s’en servir comme tour 1, essayer d’attaquer comme on peut, puis seulement de la sacrifier pour payer quelque chose avec… Mais la question principale est : dans un deck suicide ou simplement agressif ?
En fait, on peut très facilement l’utiliser dans les deux. Le mono-noir agressif étant très connu, penchons-nous un peu sur l’utilité de la bestiole dans un deck suicide.
Les decks suicide n’aiment pas perdre leur temps, mais si c’est pour avoir un Négateur phyrexian et un Carnappeur au tour 2 (avec Messe noire), il ne faut pas cracher dessus. Un petit exemple de sortie avec l’Animalcule (sans se soucier de ce que fait l’adversaire):
Tour 1 : Marais, Animalcule de sang.
Tour 2 : Marais, on joue Messe noire, on pose un Négateur Phyrexian, on tape l’autre marais, on sacrifie l’animalcule et on pose un Carnappeur.
On pouvait aussi avoir le Négateur tour 1 avec Messe noire, mais ici, c’est plutôt l’effet de surprise qui compte. Quand on pose un truc aussi ridicule que l’Animalcule au tour 1, l’adversaire ne s’attend généralement pas à voir débouler un 4/4 et un 5/5 piétinement au tour suivant. Il aura vraisemblablement posé lui aussi une petite bête.
Rien n’empêche d’enchaîner sur une Haine pour finir au tour 3 (avec une autre Messe noire).
J’en entends d’ici dire qu’on peut faire tout ça sans l’Animalcule… Mais remplir son cimetière peut souvent être primordial dans un deck suicide (avec Géant pourrissant par exemple).
You’re talking to me ?
Il est également possible d’utiliser cette bêbête dans un deck centré sur les sacrifices. Il y a un exemple dans ma précédente analyse (
), avec un deck exploitant (c’est le mot) Teysa, scion d’Orzhov pour produire une armée de 1/1 vol assez vite grâce aux multiples petites bêtes noires à sacrifice. N’ayant pas l’intention de m’étendre sur le sujet, parlons plutôt un petit peu des Golgaris, guilde vert/noir du bloc Ravnica qui aime beaucoup les sacrifices de bestioles. Les decks centrés autour ne sont pas encore légion, vu que la capacité des Golgaris, le Dragage, est principalement utilisé en étendu pour nourrir Psychatog, donc on se contentera de mentionner deux cartes qui rentabilisent bien le sacrifice de l’Animalcule :
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Ravnica
Savra permet, en payant deux points de vie, de doubler le sacrifice de l’Animalcule d’un sacrifice chez l’adversaire, et la germination remplace simplement la bestiole par un jeton saprobionte 1/1 vert, qui pourra éventuellement être utilisé pour récupérer les deux points pris par la capacité de Savra en le sacrifiant à une quelconque capacité (au hasard, Ganguivre golgari, pas terrible au départ mais plutôt sympa dans un deck de ce genre. Consulter à ce propos le deck de Kakkhara). Tout ça est centré Ravnica alors que l’animalcule date au mieux de la 7° édition, mais il y a pas mal de choses à faire avec dans d’autres extensions. J’ai décidé de rester dans l’actuel pour éviter de lister l’intégralité des cartes qui rentabilisaient les sacrifices à Magic, parce que ça nous prendrait la journée. -_-
Johannes - Bien, il y a des questions, cette fois ?
Klertk, rénégat phyrexian – On peut les croiser avec des scriges ?
Johannes – Qu’est-ce qu’il fout là celui-là ??
III-2-Jouer contre
Vu qu’il n’y a pas de cas de carte morte ici, ne nous prenons pas la tête et entamons directement cette partie. Le vrai problème posé par la carte lorsqu’on veut s’en débarrasser (ce qui, on l’admettra, est rare…), c’est qu’à cause du point de ruling qui lui est tout spécialement dédié, il est possible de la sacrifier pour obtenir notre dose de mana avant qu’elle ne soit détruite. Pas glop.
Toute action que vous tenterez contre l’animalcule aura souvent pour conséquence de voir l’adversaire sacrifier l’animalcule en réponse pour obtenir son mana noir. Tenez-le vous pour dit !
Maintenant, commençons le massacre. Schprouit !
BLANC
Le blanc est assez bien loti contre la petite bête toute mimi. Il peut le shooter de loin avec un archer (Arbalétriers à pied), ou le retirer de la partie (Retour au pays). MAIS ! Mais il est fort probable que le contrôleur de la pitite bête la sacrifie en réponse… La méthode la plus simple reste alors de la foutre en prison.
Délit de sale gueule !
Bien sûr, pas mal de créatures blanches sont protégées du noir (Chevalier blanc, Main d’honneur), mais même en tuant la bêbête, il y a toujours le point de ruling qui permet de récupérer un mana… erk.
BLEU
Etant donné que l’animal arrivera selon toute vraisemblance au tour 1, la solution la plus simple en bleu reste un petit contresort très bête, mais très efficace, puisque l’adversaire n’aura sans doute pas de quoi payer ce 1 supplémentaire dans les premiers tours…
Rions un peu
Reste sinon, en dehors des contresorts, le traditionnel fatras de sorts agaçants réservés au bleu, qui renvoient dans la main (Chaîne de vapeur, très bien dans les premiers tours lui aussi), shootent à distance (Sorcier sybarite), ou empêchent de bouger, bien que ce dernier cas est carrément inutile pour la carte qui nous concerne (Perdu dans ses pensées).
L’engager ne sert à rien.
NOIR
L’animalcule étant noir, un bon nombre d’anti-créature noirs ne le ciblent pas. Zut. Bien sûr, certains d’entre eux fonctionnent toujours sur lui, comme Arracher la chair, mais faut-il vraiment dépenser
3 manas pour se débarrasser de cette petite bête ridicule ?! Il y a bien l’armada de machins qui donnent –1/-1, mais le problème reste le même (=sacrifice de la bestiole). Salve obscure reste une bonne option néanmoins.
On peut donc sans trop de regrets s’en remettre à la défausse… ça tombe bien, le noir assure pas mal pour ça, mais… errrr… la satanée bouboule qui fait schprouit est une
créature, et donc il faut oublier immédiatement Contrainte… Nooooon ! Il y a toujours bien ma Thérapie de la Coterie adorée, mais ne vaut-il pas mieux l’utiliser pour faire défausser une vraie menace (au hasard, le Meloku que j’ai vu avec Regard furtif…
muhahahahaha ! euh-hum calmons-nous) ? Je propose donc un petit sort tout bête, qui règle son compte à l’animal :
”Haemoglobin is the key to a healthy heartbeat” (Placebo)
Pour les gros bourrins qui ont du temps à perdre, il reste à extraire la carte sauvagement du jeu adverse avec un petit Extraction crânienne. Mais là aussi, c’est une réponse un peu disproportionnée…
ROUGE
N’étant pas une couleur friande de subtilité, le rouge va sans doute dégommer allègrement la bestiole d’un petit coup de Choc. Le problème est évidemment qu’il sera toujours possible de récupérer le mana noir avant l’échéance fatale… Du coup, s’il existe un infini panel de moyens rouges de trucider, cramer, calciner, exploser le petit srâne, il n’est pas vraiment possible de s’en débarasser sans déclencher son effet. Bien sûr, il reste toujours cette carte, qui fait un peu gag récurrent dans mes analyses, mais bon…
Tiens, ça sonne creux
Là, oui, vous pouvez me taper, mais c’est la seule carte de défausse rouge… Donc je ne vois pas trop ce qu’on peut faire d’autre en dehors du fait de foudroyer la bestiole à son arrivée en jeu…
VERT
On peut bien forcer la bestiole à bouger (Leurre), la tuer avec un anti-créature vert, donc très rare (Drop of honey), et autres joyeusetés (qui n’empêcheront pas du tout l’adversaire de prendre son mana noir…), mais le vert est assez démuni contre la carte… Je vous propose donc de frapper de biais avec une carte verte très bonne contre les decks noirs utilisant beaucoup de petites bestioles :
Sleepy hollow, le retour
Ca ne règle pas le compte de la bêbête, mais empêche l’adversaire de rigoler un petit moment.
ARTEFACT
Comment tuer une créature inutile avec un truc super balaise. Le truc totalement crétin et qui n’arrivera très strictement jamais, mais c’est quand même drôle à mettre :
Muhahaha, j’fais tout péter
En plus, le gars sacrifiera vraisemblablement l’animal en réponse. Et comme il sort dans les premiers tours, le coup d’explosifs n’aura sans doute pas détruit grand’chose d’autre. C’est presque poétique, à force de ne servir à rien.
MULTICOLORE
Encore et toujours la catégorie du grand n’importe quoi. Commençons par les contresorts fatals : Sape, Absorption et Serpent mystique. Il y a aussi d’excellents anti-créatures, comme Terminaison, Mortification, Putréfier, etc… Mais comme on l’a vu, payer deux ou trois manas pour contrer une toute petite bestiole, ou pour la dégommer (sachant que l’adversaire la sacrifiera sans doute pour avoir un mana) n’est pas forcément une très bonne idée.
Reste donc Ingérence du mage, un peu récurrente celle-là, et surtout Lobotomie, une petite merveille pour se débarrasser des choses pénibles en quatre exemplaires :
Le kiss de la mort
Mais ça reste une option parmi beaucoup, beaucoup d’autres (surtout depuis le bloc Ravnica, blindé de sorts multicolores).
Johannes - Je laisse la parole au Patriarche de la Coterie. Une question sur les Animalcules ?
Patriarche – Non. Je voulais juste savoir si vous voudriez léguer votre corps à la science.
Johannes – Euh ?? Non, pourquoi ?
Patriarche – Simple curiosité intellectuelle. Voyez-vous, je pense qu’une autopsie mettrait en exergue les raisons qui font que vous êtes aussi foncièrement et aussi complètement tarée.
Johannes – :cry:
IV-COMBOS
Pas une carte à combo, mais certaines interactions valent vraiment la peine d’être citées ici. Il y a pas mal de choses à bricoler avec des éphémères, et cette option est intéressante :
Ha ha ha tu ne peux rien contre l’attaque du citron !
Paf, en phase d’attaque et après attribution des dommages, on sacrifie l’animalcule et bim ! on tue une créature déjà blessée. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, mais ça reste rigolo. Et puis quoi, zut, on joue pas noir quand on éprouve des scrupules pour les petites bêtes.
Johannes - Bien, je vous laisse la parole… quelque chose à dire ?
Expert en temporalité – Oui, je voulais rappeler un détail important. Lorsqu’un Animalcule de sang est envoyé dans une zone de temps lent de l’île de Tolaria, la vitesse de sa mort est égale au carré de sa masse divisé par trois fois le quotient du ralentissement temporel de la zone (ce théorème est communément appelé « 3° loi de Barrin »). Vous n’auriez pas voulu manquer ça, hein ?
Johannes – Euuuuuh…
V-DECKS
Sur Magic Corporation, 7 decks utilisent cette carte. Il y a une bonne moitié de decks casse-terrains (dont un mono-noir, utilisant Pluie de larmes), un deck suicide, un mono-noir assez classique, et un deck assez original, bien que très, très moyen dans l’ensemble. C’est celui-ci que j’ai choisi de présenter, car il montre un aspect de la carte relativement peu exploité : le fait qu’elle permet d’avancer le seuil sans dépenser un seul mana (on le pose et on le sacrifie). Je l’ai un peu modifié (il y avait 65 cartes), mais l’idée de départ est de
necroshive :
Bloquage
4 Misérable loqueteux
4 Animalcule de sang
4 Zombie cannibale
3 Brume de stagnation
2 Echos obsédants
3 Immobilisation
3 Infestation des zombies
3 Logique circulaire
3 Etude attentive
4 Messe de la coterie
4 Note mentale
3 Poigne d’amnésie
4 Ile souillée
3 Catacombes de Sombreau
7 Marais
7 Ile
C’est un deck très lent (vraiment…) mais comme il contraste bien avec la volonté de vitesse affichée par l’Animalcule (du genre poser un Spectre au tour 2), je le trouve intéressant.
1-On remplit le cimetière (avec l’animalcule entre autres) en contrant un peu l’adversaire quand on peut.
2-Puis on vide celui de l’adversaire si ce n’est pas déjà le cas (Misérable loqueteux, Poigne d’amnésie…)
3-Puis on pose Brume de Stagnation.
4-Et là, il est bien embêté.
Si on n’est pas déjà mort avant d’arriver à cette étape. Ce deck est plus un exercice de style qu’autre chose
Johannes - Des questions ?
Squee – Je peux vraiment pas le lancer sur le mur ?
Johannes – Non.
VI-CARTES RESSEMBLANTES
Bon, on ne va pas discuter cents mille ans, il n’y a pas énormément de cartes qui ressemblent vraiment à l’animalcule. D’autant plus que se sacrifier pour du mana n’est pas une capa très courante. La carte la plus évidente est très récente, puisqu’il s’agit de l’hybride commune des Gruuls, la Chantresse sauvage, qui coûte un mana, est 1/1 et se sacrifie pour donner un mana de n’importe quelle couleur. Un Animalcule amélioré, quoi !
I like to move it-move it
Viennent ensuite d’autres srânes, qui fonctionnent sur le même principe et donnent cette fois
deux manas noirs. Comme le premier en coûte trois au total, il semble encore moins bien que l’Animalcule… mais le second nécessite d’être engagé, donc ça rééquilibre un peu.
Machins anti-stress, à patouiller
Enfin, quelques créatures noires à un mana qui produisent un effet en se sacrifiant, et tout ça sans s’engager, s’il vous plaît :
L’oursin débile était en stage, hier (blague pourrie)
C’est tout pour les cartes ressemblantes… Oui je sais, ça n’était guère passionnant, surtout qu’il n’y avait strictement rien à dire sur ces cartes ressemblantes, étant donné qu’elles étaient très évidentes
Johannes - Nattes, vous pourriez éviter de patouiller cet animalcule aussi fort ? Vous allez lui faire du mal, si vous continuez (sauf votre respect)…
Nattes – Mais je l’aimeu ! é_è
Johannes – Erf…
VII-F.A.Q.
Dr Denfer - Bientôt, je règnerai sur la FAQ ! Muhahaha ha ha !
Super Réglos – Mince, je me suis encore fait doubler.
Pipo - Hey, Super Réglos ! Regardez-moi ! C’est encore moi ! Le plus preux guerrier de tous les océans ! L’autre jour, je me suis fait attaquer par un lion vert parfumé à la pomme ! Ca faisait trop peur ! Et puis je lui ai fait une Thérapie de la Coterie pendant son tour en sacrifiant un Animalcule ! Mais est-ce que ça marche ? Hey ! Répondez-moi ! Ou je lâche…
Super Réglos – …Ton armée d’ogres et de géants, oui, je sais. Tu me fatigues !
Un peu de sel sur tes plaies ouvertes ?
Super Réglos – Ca ne marche pas, tout simplement parce que la Thérapie est un rituel. C’est aussi bête que ça. Il y a bien Promptitude qui pourrait arranger ça, mais c’est une manœuvre bien compliquée, impliquant trois cartes, et n’ayant pour seul résultat que la défausse d’une seule carte (deux au plus). Pas terrible, donc à oublier.
Pipo – Et si je fais le flashback en sacrifiant l’animalcule ?
Super Réglos – Tu oublies que tu l’as déjà sacrifié pour obtenir un mana noir, et qu’on ne peut pas sacrifier une créature pour activer deux capacités distinctes…
Yûko - Mmmmm, du soleil et un verre de saké bien frais, quel pied ! Dites, Super Réglos, si je change l’Animalcule en créature 0/2 avec mon pouvoir, conservera-t-il toujours sa capacité ? Dans tous les cas, mon adversaire pourra-t-il sacrifier l’animalcule avant que mon pouvoir ne se résolve ? Ah, et puis vous ne voudriez pas travailler pour moi aussi ?
Regardez-moi bien dans les yeux
Super Réglos - Non, merci. L’ancien texte de la Reine sorcière dit, en plus du reste : « All special characteristics and enchantments on the creature are unaffected ». Donc, il garde sa capacité. De plus, l’adversaire peut toujours sacrifier la bestiole avant que tout ça ne se déclenche. Encore quelque chose qu’on peut oublier !
Fye – Coucou, petit toutou ! C’est encore moi ! Je viens d’écouter ce qu’a dit Yûko, et je crois avoir trouvé un moyen de neutraliser la pitite bête sans la tuer, sans la cibler, durablement et surtout sans utiliser mes pouvoirs : Humilité !
Super Réglos – Tout ça pour ça… 4 manas juste pour enlever une capacité très peu dangereuse… Il faut avoir du temps à perdre. Et je crois que je préférais encore quand il m’appelait Super Réglounet… Au revoir !
Super Régloooos !
Homme ou machiiiine
Nul n’imagiiiiiine
Quel est son secreeeeet
Nul ne le saaiiiit
Mais quand on l’appeeeelle
Il surgit du cieeeeeeel
Puis il disparaaiiiiiiit
Toujours aux agueeeeets !
Johannes - Bien, je crois que nous allons pouvoir remballer le matériel. Veuillez rendre les animalcules qui vous ont été distribués à mon petit assistant.
(Le Stagiaire de la Coterie repasse dans les rangs avec un caddie°. Il a toujours l’air aussi inquiet.)
= SCHPROUIT =
Johannes – QUI A FAIT CA ???
Squee – Euh…
Nattes – O_O
Johannes – Squee, je t’ai dit quoi tout à l’heure ?
Squee – ………..De pas le lancer sur un mur…
Johannes – Merci.
VIII-AVANTAGES/INCONVENIENTS
Une créature “recyclable” qui rembourse son coût en se sacrifiant.
Petite, pas chère, peut être jouée dans des decks noirs agressifs très facilement.
Elle accélère bien les sorties.
C’est une commune pas chère qu’on trouve un peu partout.
L’illustration de Brom est globalement très mignonne.
La raison ultime : Elle fait schprouit quand on appuie dessus !
On a fait mieux comme accélérateur de sorties en noir.
Elle ne sert quand même pas à grand’chose.
Personne ne la joue, la pauvre. En plus elle sort de l’étendu à la prochaine rotation.
Elle prend de la place dans les classeurs.
L’illustration de Hudson est assez moisie.
Ca va ? Vous êtes toujours vivants ? Ok. Et c’est parti pour l’analyse extra !
I-Edition
Tempête est une extension sortie en Octobre 1997 et comportait 350 cartes (à savoir 110 rares, 110 uncos, 110 communes et 20 terrains). A cette époque, les symboles d’extension étaient invariablement noirs, que la carte soit commune, peu commune ou rare, ce qui compliquait un peu la tâche de la personne qui n’avait pas la liste complète des cartes avec leur rareté.
La grande innovation de Tempête est l’apparition des fameux Decks préconstruits, prêts à jouer, avec un petit livret de stratégie dedans (et qui en profitait pour résumer l’histoire de Tempête au passage). Tempête reste, même des années plus tard, une extension très populaire, d’une grande cohérence, avec laquelle pas mal de gens ont commencé à jouer.
Nouvelles capacités et nouveaux concepts
Les nouvelles capacités apparues avec Tempête étaient le Rappel et la Distorsion :
-Rappel : un éphémère ou un rituel avec Rappel peut être joué une multitude de fois en le renvoyant en main. Si vous payez le coût de Rappel au moment où vous jouez le sort (pas après, ça n’est pas un ersatz de flashback), celui-ci revient dans votre main au lieu d’être mis au cimetière.
-Distorsion : les créatures avec Distorsion ne peuvent pas bloquer les créatures sans Distorsion, mais les créatures sans Distorsion ne peuvent pas les bloquer non plus. C’est à la fois une capacité limitative et d’évasion. On peut se représenter ces créatures comme des fantômes qui n’ont de prise que sur leur propre monde immatériel.
Deux types de créatures un peu étranges, dont l’un très célèbre, font aussi leur apparition :
- les litiques : ils peuvent devenir momentanément des enchantements, enchanter une autre créature, puis redevenir des créatures à part entière. Le contrôleur du litique ne change pas durant cette « métamorphose ».
-les slivoïdes : des créatures qui partagent leurs capacités avec tous les autres slivoïdes en jeu. Simple et efficace. On retrouvera des slivoïdes dans l’extension Légions, des années plus tard. C’est un type de créature très populaire.
Cartes connues, limitées et bannies
Parmi les cartes connues, il convient de faire un tri, tant l’extension fut prolifique en très bonnes cartes… On citera en vrac le petit mais costaud Chevaucheur des alizés, le démoniaque Mort vivante, en artefacts le Parchemin maudit qui squatte allègrement pas mal de réserves de decks, Danse des cadavres qui a trouvé un second souffle après la sortie de Jugement, en la personne d’une certaine Goule suturée (d’où le « dancing goul », on ne rigole pas, là au fond !), ainsi qu’un troisième sort de réanimation… Réanimation justement (comme on le voit, le concept se portait bien !), Edit diabolique qui est extrêmement employé, Bébé chacal, le Lion des savanes rouge avec un petit défaut, le très gros coup de balai Apocalypse, et encore Ancienne tombe, troisième carte la plus jouée dans un tournoi il y a un certain temps déjà (après Ile et Montagne !! ô_Ô), ce qui la fit bannir de l’étendu à l’époque. Il y en a encore beaucoup d’autres.
Mention spéciale à Contrée ensorcelée, qui met en jeu gratuitement les créatures de coût converti de mana de 3 ou moins. On le voit, carte à combo ! En résulte un jeu un peu spécial, Aluren, qui devient un cauchemar en match miroir.
En format Legacy, Habileté chtonienne est bannie :
Engager une créature pour dégager un terrain de base… C’est une carte à combo épouvantable. Avec Nid d’écureuil, c’est jetons infinis, avec Drakon criard et Terrain fertile c’est mana infini… et il y en a d’autres… donc BAN !
.
Et Pétale de Lotus est limité. Un mana gratuit, aïe. Carte à combo, elle permet des kills tour 1 dans des cas très particuliers, et surtout permettait aux decks noirs de faire des sorties d’une rare violence en disposant de quatre manas au premier tour (Marais, Pétale de lotus, Messe noire). Il falait donc réduire son influence.
Le pire ? C’est une commune…
Visuels
Trois des quatre préconstruits de Tempête. Pour trouver le quatrième (le slivoïde !), il va falloir vous armer de patience et être assez friqué. Les slivos sont vraiment un peu trop populaires.
Les différents boosters de Tempête. Tout ceci, des decks à la storyline très soignée, démontre l’ambition déployée par les concepteurs de l’extension d’en faire un tout cohérent, lié par une histoire qui sert de ligne conductrice. Tempête est en quelque sorte la première extension « moderne » de Magic… la nostalgie est une chose terrifiante.
II-Texte d’ambiance
“You are wrong,” Volrath said. “I do not hate the living. They often prove quite useful to me.” And then he laughed.
“Tu te trompes”, dit Wölrajh. “Je ne hais point les vivants. Ils me sont trop utiles.” Et il se mit à rire.
Wölrajh est le « méchant » de la storyline de Tempête… et il le prouve bien une fois de plus dans ce texte d’ambiance
En gros, pour lui, chaque être vivant est un objet exploitable, à l’image de l’animalcule qui peut lui fournir un mana par sa mort. C’est un texte d’ambiance bien en rapport avec la carte.
III-Storyline
Les srânes à travers Magic
La première apparition des srânes à Magic date de
Fallen Empires. L’histoire de cette extension, relativement ancienne, est peu connue, donc je vais tenter de résumer un peu.
L’action se déroule sur un continent de Dominaria, la Sarpadie, où coexistent cinq royaumes (comme par hasard) chacun affilié à une couleur. Icatia (blanc) est un empire abritant les humains et qui commerce avec les régions voisines depuis Montfort, sa capitale. Cet état paraît à son apogée quand les problèmes commencent.
Plus loin, le royaume des nains constate à ses dépends que les attaques de gobelins ne sont pas que des rumeurs infondées. La chute de ce royaume des montagnes est la première d’une longue série.
Au sud de la Sarpadie, on trouve Havrebois, une forêt elfique, où un problème survient quand les Thallids (sortes de trucs transgéniques mi-plantes mi-bêtes) commencent à développer une conscience et à attaquer les elfes. Décidemment…
Les Ondins ont développé un empire très étendu, Vodalia (ce nom est le seul à vous rappeler quelque chose ? C’est normal). Peut être le plus puissant de Sarpadie. Un rebondissement particulièrement idiot veut qu’il soit attaqué par des… trucs, les Homarides.
Le noir est représenté par une secte assez bizarre, le Culte de la Main d’Ebène, fondé par Tourach, un mage puissant. Et c’est là que nos amis les srânes entrent en jeu… nous allons voir comment.
Pour l’histoire en elle-même, voici ce que nous apprend
Hiemain (j’ai rajouté quelques détails):
TYMOLIN LONEGLADE, LE FEU AUX POUDRES
La Sarpadie fait donc figure d'un gigantesque tas d'explosifs, qui n'attend qu'une étincelle pour s'allumer. Cette étincelle, c'est Tymolin Loneglade, une guerrière âgée de plusieurs centaines d'années. Elle est en effet la soeur de Tev Loneglade, un très grand mage, qui, fuyant la corruption de la Sarpadie, s'est retiré à la lisière de Hâvrebois. Afin de ne pas rester seul, il a stoppé le vieillissement de sa soeur.
LA CHUTE
Pendant ce temps, Olivier Farrell reproche au gouvernement son manque d'action, en particulier contre l'ordre de la main d'Ebène. Les discours de l'homme touchent un nombre croissant de citoyens, au point que Farrel réussit même à créer une milice d'une puissance respectable, qui a pour objectif d'anéantir tout élément "impur" de Sarpadie. Il a accepté l'entrevue avec Vaylesh (grande prêtresse de l'ordre de la Main d'Ebène). Celle-ci exige, en échange de Tymolin, que les agressions d'Icatia à l'encontre de l'ordre de la Main d'Ebène cessent. Farrel demande à s'entretenir avec la guerrière qui lui fait part de son dégoût, tant pour lui que pour Vaylesh et tous les fauteurs de guerre. Furieux, Farrel poignarde Tymolin.
C’est alors que Tev Loneglade, retrouvant sa sœur (ou plutôt assistant à sa mort) entre dans une colère noire et révèle ce qu’il est vraiment : un Arpenteur, Tevesh Szat, terreur des sots. En un instant, il dévaste tout aux alentours, anéantissant du même coup Farrel, Vaylesh, et la Main d’ébène.
Ainsi s'écroulent les grands Empires de Sarpadie. Le continent devient une étendue désolée, parcourue par d'innombrables créatures informes. Combien de temps leur faudra-t-il pour se rendre compte que d'autres terres existent, au-delà de la Sarpadie ?
Et les Srânes, dans tout ça ? On y arrive, on y arrive. L’Ordre de la Main d’ébène, on l’a compris, est une secte corrompue qui pratique le sacrifice et la magie noire. Jusqu’ici, rien que de très normal (
). Mais ses adeptes, Vaylesh la première, ont dérobé des secrets aux Phyrexians pour créer une race de créatures esclaves, les srânes. Il y en a un certain nombre, et je vous invite donc à consulter la liste établie à leur propos dans la partie « type de carte »…
Les srânes sont (et c’est valable pour toutes leurs apparitions à venir) des créatures quasiment sans conscience fabriquées à partir d’éléments de créatures mortes (des sortes de zombies très particuliers). Leur apparence est par conséquent extrêmement instable, comme on peut le voir.
Il refont une brève apparition en bloc Tempête, avec notre ami l’animalcule, le Srâne des morgues (un truc particulièrement inepte…), et le Chirurgien srâne :
Après quoi on en retrouve un dans le bloc Phyrexian, l’Epopée d’Urza ; avec une seule carte ressemblant étrangement à l’animalcule, par l’allure, le nom et la capacité (Vassal de sang) :
Le vrai retour des srânes à Magic est tout récent et date du Pacte des guildes. L’une des guildes, les Orzhov, rassemble les âmes de ses dirigeants après leur mort. Leurs corps sont ensuite façonnés pour fabriquer des srânes. Ce sont visuellement les plus réussis (srâne en deuil) depuis l’animalcule version Brom. La grande nouveauté est qu’il y en a des blancs !
Quand au dernier srâne en date, il est… bicolore noir/rouge et date de Discorde. Décidemment, ces machins sont particulièrement multiformes, même au niveau de leurs capacités…
Avouez qu’ils sont trop mimis ! ^^
……………………comment ça, ‘sont pas mimis ?
IV-Illustration
On voit sur cette image un petit animal d’espèce remarquablement indéfinissable (
), posé sur ce qui semble être une colonne ou un plateau. Il est tout bouboule (son ventre est appuyé sur l’espèce de plateau) et recroquevillé sur lui même comme s’il craignait qu’on lui tape dessus. A raison, apparemment, car il est cousu et couturé de partout. Associé au texte d’ambiance, on comprend qu’il s’agit d’une sorte de gadget utilisé par son maître (le nom anglais, Blood Pet, confirme cette idée). Il attire plus la compassion qu’autre chose…
L’illustrateur n’est autre que
Brom, un vrai allumé qui a réalisé 42 illustrations de cartes pour Magic. La qualité compense amplement la quantité, puisqu’on peut épingler à son tableau de chasse Ange de Platine, Démon dépouilleur et Gerrard Capashen. Un de mes illustrateurs préférés, qui parvient toujours à mêler élégance et ambiance glauque même dans ses images les plus anodines.
Mageta le lion
Mogg fanatique
Ange de la désolation
Glissa cherchesoleil
Haine
Nécrosophie
Voici sa majesté Brom, qui n’a pas pu s’empêcher de poser en compagnie d’un petit crâne :
Né le 9 Mars 1965 aux USA, Brom est le fils d’un aviateur. Il a passé toute son enfance dans les déménagements successifs de sa famille, par exemple au Japon, en Alabama et à Hawaï. Il a fait des études supérieures à Franckfort. Pour ce qu’il s’en rappelle, il a toujours été obsédé par les bizarreries, les images monstrueuses et sa propre définition de la beauté, un peu spéciale comme on le constate dans ses illustrations.
Quelques images, qu’elles viennent de Magic ou d’ailleurs, qui exposent assez bien l’univers de Brom, et qui je dois l’avouer font mes délices. Ce type est un génie. Vraiment.
L’image ci-dessus a un je-ne-sais-quoi qui me rappelle Li II, un tableau de Giger. Peut-être à cause de l’aspect mi-mécanique mi-organique, et de la symétrie de la peinture. En tout cas, elle est absolument magnifique.
Voilà ce qu’on peut dire sur la première version de la carte
La seconde illustration de la carte laisse par contre un peu songeur :
On voit une sorte de crapaud dentu sortir d’une mare et se poser sur un banc de sable, posant sa patte sur une sorte de casque. A vrai dire, je ne vois pas trop le rapport avec la fonction de la carte (la bestiole destinée à fournir du mana), mais bon, pourquoi pas, hein… On a vu pire à Magic au niveau « illustrations hors sujet » (Stase)…
L’autre version de la carte a été illustrée par
Heather Hudson, qui ne tient pas trop la comparaison, mais bon, je met quand même une chtite image…Voici d’abord l’étude pour le petit Faucon mordoré :
Et le résultat final, très réussi, on en conviendra :
Parmi ses cartes célèbres, on peut citer Agame pèlerin, Recteur de l’académie, Récolte précoce, Portée du Kodama, et plus récemment Plans naissants. Et bien d’autres puisque cette personne a plus de cent illustrations à son actif pour Magic.
V-Côté fun, mais pas de la carte
Ayant déjà relativement déliré au sujet de la carte en long, en large et en travers, je vais profiter du temps qu’il reste pour placer deux-trois petits mots sur un aspect du jeu qu’on oublie trop souvent. Cela pourrait s’appeler « de l’importance de la visualisation à Magic », même si c’est un exercice réservé aux parties casual, étant donné que le stress généré par les parties de tournoi empêche toute poésie
En effet, contrairement aux jeux de cartes plus classiques, une partie de Magic raconte une histoire, davantage qu’une pseudo-lutte à mort entre deux joueurs. Le décor de l’histoire commence à se mettre en place (les terrains). Il était une fois, (untel joueur), le grand seigneur des plaines du nord, et (untel autre), mage démoniaque de la sombre mangrove du sud… A nous d’inventer la suite au fur et à mesure de la partie, en se basant sur son déroulement et sur les cartes jouées. Evidemment, ça devient moins sympa quand le gus d’en face vous fait un lock Destinée/Stase (
), mais en règle générale c’est rigolo, bien que foncièrement stupide. La vrai utilité de la visualisation, c’est de sortir de l’abstraction « tu prends 3 blessures » et de donner un sens aux cartes et à leurs effets.
Un exemple basique :
Vous avez en jeu un Sorcier sybarite, seule créature en jeu, engagé. Mais à son tour, le gars d’en face joue une Sorcière vulshoke et vous le descend d’un seul coup. Voilà ce que ça pourrait donner :
Sorcier sybarite – Hahaha ! Ma victoire est totale ! Qui serait assez fou pour m’arrêter ?
PAN
Sorcière vulshoke – Moi. Sniper Raoulette, 2° classe, troisième bataillon.
Voili-voilou, c’est tout pour aujourd’hui… Cette fois-ci, je n’ai AUCUN remerciement à formuler à quiconque vu que j’avais parié que ce serait une analyse en solitaire (un peu comme la traversée du Pacifique du même nom, en moins bien et en moins palpitant). Sauf peut-être au modérateur qui va se taper la lecture
A la prochaine !
PS : si vous lisez cette ligne et que vous n’avez pas lu le reste de l’analyse, vous n’êtes pas drôles.